dimanche 26 septembre 2010

DES HOMMES ET DES DIEUX

S’il n’y a qu’un film à voir actuellement, c’est celui-ci.
Déjà, le titre lui donne tout son sens, place l’humain au premier plan, dans toutes ses forces, dans toutes ses failles, ses questionnements, ses certitudes, ses batailles … au plus prêt de ceux qu’ils vénèrent, ceux auxquels ils dévouent leur amour, leur vie et pour lesquels ils admettent même jusqu’à leur propre mort.
Pour ce faire, Xavier Bauvois s’inspire (librement) et avec une totale humilité du quotidien des Moines Cisterciens de Tibhirine en Algérie, de 1993 jusqu’à leur enlèvement en 1996.
En équilibre constant entre le respect jamais poussif et l’observation distanciée, le réalisateur évite sans aucune difficulté le piège de l’œuvre contemplatrice pour procéder lentement, sûrement et sans militantisme, à l’étude d’une communauté en proie au dilemme profond sur lequel repose leur foi et par-delà même leur existence.
Ne soyons pas avares de compliments : le film touche au sublime.
Les comédiens sont remarquables (Michael Lonsdale pour le meilleur, Lambert Wilson pour le moins bon), la mise en scène est sobre mais magique, le propos d’une intelligence rare.
C’est là toute une réflexion sur le courage, l’humilité, la conscience, le doute, l’aveuglement … bref, toute ces choses qui font d’un homme, qu’il croit ou pas, un homme. C’est simple et complexe à la fois, mais surtout extrêmement touchant, vibrant et émouvant.
Une Palme largement méritée ...

samedi 4 septembre 2010

BARRICADE

Tout beau, tout bon, tout chaud, Interpol, l'album éponyme, débarque donc dans les bacs lundi, lancé par son énergique single Barricade.
Une galette qui devrait signer la réconciliation du groupe avec ses fans de la première heure : conceptuellement sombre et techniquement très abouti (une production très classieuse), ce petit bijou noir comme sa pochette renferme des titres d'une très grande intensité, des compositions complexes aux mélodies implacables que complètent évidemment des textes pessimistes sur la condition humaine, et rapproche ce dernier opus du merveilleux Antics (2004). Paul Banks n'a jamais aussi bien chanté, et ses comparses n'ont jamais aussi bien joué. De quoi rassurer tous ceux qui s'en étaient allés voir du côté des anglais d'Editors ce qu'il pouvait leur arriver de mieux.
Pour eux, comme pour tous, ce nouvel Interpol est une belle claque, une belle revanche, et surtout un excellent disque !!!