mardi 29 septembre 2009

THE RESISTANCE

On appelle ça une volée de bois vert !
En proposant un album riche, aux sonorités somptueuses (pompeuses diront certains), qui brouille un peu plus les pistes en s’éparpillant pour le meilleur et parfois aussi l’un peu moins bon, Muse n’a pas choisi la facilité.
Se mettre à dos les critiques c’est une chose, déjà faite avec leur formidable Black Holes and Revelation, précédent opus qui donna lieu à une tournée géniale dont Haarp - l’album live - se fît l'écho lumineux.
Se mettre à dos ses propres fans, quand on sait avec quelle difficulté on vend des disques aujourd’hui, ç’en est une autre … que le groupe de Matthew Bellamy assume sans complexe, ni regret, comme l’influence incontestable du compositeur Sergeï Rachmaninov dont on constatera encore une fois (notamment dans le trypitique final Exogenesis) l’importance dans l’univers de plus en plus ouvert du trio anglais.

Ouvert, le mot n’est pas galvaudé dans le cadre de ce plat de Resistance tant attendu et qui surprend par son audace : quand les vocalises d’un Freddy Mercury (chapeau Bellamy) et ses guitares Reines (le grandiloquent United States of Eurasia ou le faste Guiding Light) voisinent avec le plus étonnants des titres R’n’B (l’inattendu Undisclosed Desires), forcément on devient accro ou on fait une indigestion. Je vais me mettre tout le monde à dos, mais voilà ... pour moi c’est un vrai régal !

jeudi 17 septembre 2009

INGLORIOUS BASTERDS

Cinéaste culte dont chaque projet fait s’enfler les rumeurs les plus folles, Tarantino a les moyens de prendre son temps.
Il lui aura fallu 10 ans, pas moins, pour venir à bout d’un scénario plus coriace qu’à l’accoutumée, un western spaghetti mâtiné de film de guerre (à moins que ce soit l’inverse) avec lequel le réalisateur aura su prendre la distance, le recul qui caractérise si bien son cinéma de profane amoureux du 7ème art et dont le diptyque Kill Bill (par exemple) aura tant manqué.
Inglorious Basterds, film multi-genres s’il en est, signe donc le retour en grande forme de celui qui se permet décidément tout pour le plus grand plaisir de celles et ceux qui aiment ça.
Les fans trouveront ce dernier petit bijou de délire absolument génial et irrésistible, les détracteurs n’en seront que plus réconfortés de tant d’impertinence voire d’irrévérence. S’appropriant pour mieux le rectifier le cours de l’Histoire et s’en donner à cœur joie sans jamais passer les frontières de l’irrespect, c’est le pari culotté d’un type qu’une vision totalement salutaire du cinéma pour s’amuser pousse au meilleur de lui-même.

Ludique, bavard, décapant, parfois frustrant et au final carrément dingue, Inglorious Basterds est tout simplement une farce (un tantinet saignante) indispensable à qui veut s’amuser un peu, beaucoup, passionnément, à la folie, et pour les autres … pas du tout. Tant pis pour eux !