vendredi 15 mai 2009

EH ... WHAT'S UP, DOC?

Voilà ! Période délicate s’il en est - un déménagement toujours à mi-parcours (pas facile, facile), plus des travaux (ahlala) et côté boulot un changement de poste (je vous rassure, toujours dans cette grande maison à laquelle vous me savez très attaché) qui m’oblige à cumuler le travail de la fonction que j’occupe encore pour quelques semaines et celui de la fonction que j’occuperai ensuite (bah oui, c’est comme ça) – je n’ai pas ou peu de temps à consacrer à la mise à jour de mon actualité « culturelle » (mouais hihihihi) que je me suis toujours fait un devoir de rédiger pourtant régulièrement.
Pas d’inquiétude, je reviendrai plus assidument à l’une de mes occupations favorites, qui me permet depuis 3 ans déjà d’exercer mes modestes capacités de « commentateur » en vous proposant des bafouilles aussi souvent que je le pourrai.

Pour l’heure, un petit point s’impose. La découverte d’un blog, Chroniques du plaisir, un indispensable parisien pour tous les épicuriens qui salivent à l’idée de visiter une nouvelle adresse ... miam (voir dans la bloglist ci-contre). Un excellent bouquin (pour le coup, un best seller) français (!) de Muriel Barbery, dont tout le monde ou presque a déjà parlé et à propos duquel tous les chroniqueurs littéraires de l’hexagone ont déjà écrit tout le bien qu’ils pensaient : L’élégance du hérisson. Sensible, intelligent et passionnant. Surtout, ne passez pas à côté !!!!

Ensuite peu de cinéma et plutôt du léger pour profiter de cette carte qui me permet d’aller aussi souvent que je le veux dans les salles obscures des deux principaux réseaux de multiplexes de la capitale : Romaine par moins 30, une comédie farfelue, pleine de tendresse et de fraicheur, d’Agnès Obadia avec l’amusante Sandrine Kiberlain, ici larguée dans tous les sens du terme en pleine galère sentimentalo-québécoise, puis Star Trek, la nouvelle version plus ou moins décriée de J.J. Abrahams (bien que la majorité des critiques français semblent sous le charme de cet opus façon revival), que je trouve personnellement très distrayante et, en ce qui concerne l’intrigue et les effets spéciaux, franchement réussie (juste l’humble avis d’un non adepte du mythe).
Tout de même pas de très grands films en cette période où le Festival bat encore une fois son plein et où l’on attend avec impatience la sortie des derniers Almodovar (très bientôt !) et Lars Von Trier (auquel le Centre Pompidou consacre une formidable intégrale, à partir du 8 juin) dont je ne manquerai pas de vous parler ici, en principe ...

mercredi 6 mai 2009

WOLVERINE

Depuis quelques années, les gros studios américains soucieux de forte rentabilité (!), mais constamment en mal de projets « porteurs », se sont employés à confier les adaptations de comics de type DC ou Marvel (un filon presque inépuisable puisque selon son principe de base chaque « franchise capitalisable » est susceptible de permettre la mise en chantier immédiate d’une ou plusieurs suites) à des réalisateurs chevronnés ou, tout au moins, à ceux dont le savoir-faire serait un atout incontestable dans l’univers « complexe » des super-héros protéiformes cinématographiquement bankables.
Dans la première catégorie, certains, comme Brian Singer (X-Men 1 et 2, Superman returns), et surtout Christopher Nolan (Batman begins, The Dark Knight), font figure de références puisqu’ils ont réussi à transcender le genre en se l’appropriant, lui permettant ainsi d’atteindre le statut de film d’auteur majeur mais également d’œuvre universelle, donc internationalement et unilatéralement marchandable. C'est le cas du formidable Dark Knight (2008).
Dans la deuxième catégorie, où se disputent en tête les noms de Jon Favreau (Iron Man) et Zach Snyder (le discutable 300, le magnifique Watchmen), sont apparus des outsiders incontournables dans la dimension des illustrateurs inspirés qui ont su modeler ces personnages en collant moulant pour en faire des êtres doués « d’humanité » dans le sens le plus large du terme.
Alors forcément, quand ces mêmes studios, pourtant réputé pour leur frilosité, cèdent les rênes d’une adaptation « risquée » (le préquel d’un personnage central de la trilogie X-Men) à un réalisateur dont il serait culotté de dire qu’il a déjà fait ses preuves (Gavin Hood, celui de Mon nom est Tsotsi), on est légitimement susceptible de s’attendre au pire (cf : la troisième aventure des protégés du professeur X, une débâcle artistique financièrement mitigée). Pourtant il n’en est rien.

Evitée en dépit de quelques millions de dollars d’effets spéciaux parfois bâclés, et d’un scénario qui frôle l’ébauche (notamment en ce qui concerne l'obscure destinée de Deadpool/Weapon XI), la catastrophe annoncée est largement contrebalancée par quelques passages très distrayants durant lesquels des personnages, plus charismatiques que le héros dont il est ici question, se taillent la meilleure part du lion : au premier rang d’une galerie de « freaks » plus ou moins réussis, Dents de Sabre, ennemi juré de Wolverine (dont il devient le demi-frère dans cette version officialisée) salaud pervers, sadique et ambigu merveilleusement interprété par Liev Schriber à contre emploi, suivi de près par Gambit (l'inconnu Taylor Kitsch), héros énigmatique sous exploité qui mériterait à lui seul un film.
Et Wolverine dans tout ça ?
Résumées avant un générique de début à la fois inattendu et conventionnel, les origines tragiques du mutant (fidèles au premier numéro de Wolverine Origins) sont assez bien vues mais, toujours campé par le trop sophistiqué Hugh Jackman, l’évolution de sa personnalité au fil d’une histoire à l’ambiance bâtarde qui ne s’appuie ni tout à fait sur l’humour, ni tout à fait sur le drame, n’apparaît pas toujours très crédible (notamment dans sa période bûcheron).

Pour le reste, hormis une réalisation sans relief et une pléiade de figurants aux superpouvoirs sans grand intérêt, on peut sans être trop exigeant considérer que le contrat est rempli. Ni plus, ni moins ...

lundi 4 mai 2009

STILL WALKING

Comme chaque année à la même date, une famille se réunit pour commémorer la mort précoce du fils aîné.
On prépare un festin, qui n’atténuera ni les sentiments, ni les ressentiments que silences et secrets laissent apparaître au fil des heures chaudes d’une belle journée d’été.
Usant à la fois de toute la subtilité et de l’humour discret que son sujet lui permet, le japonais Kore-Eda trace par petites touches délicates le portrait écaillé d’une famille désunie par le temps et ses drames. L’air de rien, au fil de scènes toutes de justesse et d’élégance, une caméra minimaliste porte un regard poétique et tendre sur les variations sensibles (ou moins) que chaque personnage laisse, à sa manière, peu à peu apparaître.
Où l’on se prend à confronter sa propre expérience, ses propres failles, sa propre intimité à celles éminemment sincères et profondes des représentations tangibles qu’un cinéma au plus près de la vérité, des choses, des sens et des autres prend le temps de développer.

Un film dense, touchant, qui parle de la disparition comme il parle des regrets, empreint de mélancolie mais qu’une réflexion savoureuse toute teintée d’ironie permet d’apprécier sans peine et sans tristesse. Un vrai régal !