jeudi 31 juillet 2008

ANOTHER WAY TO DIE

Après les élucubrations des tabloïds anglais, qui avaient avancé les noms d’Amy Winehouse (et Mark Ronson), Duffy, Alicia Keys, ou Duran Duran ...
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...on sait depuis hier de source sûre (un communiqué de presse des producteurs himself) que la chanson titre du prochain 007, Quantum of Solace, s’intitule Another Way To Die, et surtout qu’elle est interprétée par ...
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... Alicia Keys et Jack White ! Outre sa participation vocale, le leader des White Stripes a également écrit, produit et joué la batterie de ce qu’il est désormais possible d’appeler le « premier duo de tous les génériques de James Bond ». En bonus, la seconde affiche teaser du film dont la sortie française a finalement été avancée au 31 octobre. Décidément, que des bonnes nouvelles !!!

mercredi 30 juillet 2008

RENCONTRER AVEDON

Jusqu’au 27 septembre, les galeries du Jeu de Paume reçoivent la première exposition rétrospective consacrée à Richard Avedon ...
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... célèbre portraitiste, reporter et photographe de mode, mort en 2004.
Regroupant 270 œuvres grand format qui retracent en filigrane l’ensemble d’une carrière qui débuta en 1946, cette présentation indispensable et recommandable n’en reste pas moins succincte lorsqu’on a déjà survolé une partie du foisonnant travail presque toujours en noir et blanc de l’artiste.
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Malgré ça, on retrouve ici l’essentiel des tirages qui pourraient servir de référence à une première « rencontre », avec en exergue quelques commentaires (même si la traduction trahit parfois le propos) du photographe sur son approche du métier, une vision de sa carrière.
Né en 1923 à New York d’une famille juive d’origine Russe, Avedon a aussi bien réalisé des reportages d’actualité, que de la photo de mode, publicitaire, des portraits de célébrités et d’inconnus ...
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Désireux de s’écarter des prises de vue dites « classiques », il préfère aux mannequins statiques et froids des modèles en action, qui rient, sourient, expriment des émotions.
C’est aux alentours de 1966 qu’il se consacre à des recherches plus personnelles (des séries dont les sujets sont les malades d’hôpitaux psychiatriques, la lutte pour les droits civiques aux États-Unis ou encore des manifestants contre la guerre du Viêt Nam ...) tout en réalisant dans le même temps quelques uns de ses portraits les plus célèbres (ceux des Beatles puis de la Factory par exemple).
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Attentif à la manière dont la photographie pourrait refléter la personnalité et l’âme de son sujet, il affectionne un style minimaliste où la personne regarde directement l’objectif, de face sur un fond totalement blanc.
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De 1979 à 1984, il se consacre à la réalisation de portraits d’habitants de l’ouest américain (travailleurs, ouvriers, mineurs, pêcheurs, adolescents ...), parmi lesquels une sélection de 125 (toujours sur fond blanc, mais extérieur) fera l’objet d’une exposition itinérante intitulée In the American West.
Une partie de ses portraits viennent ainsi compléter au Jeu de Paume la rétrospective qui, tout comme celle d’Annie Leibovitz dont je vous parlais il y a quelques temps, circule depuis un an déjà à travers le monde. Un beau rendez-vous ...
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lundi 28 juillet 2008

GEANT VERT

Une série télé ringarde et une super(mauvaise)production plus tard, Bruce Banner, frêle scientifique sensible ...
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... doublé d’une énorme montagne de muscles stupide, cherche toujours l’antidote capable d’éradiquer les radiations gamma qui font de lui le super-héros le plus ... vert, de la galaxie !
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Exit Ang Lee et sa vision dite « dramatique » (faut quand même pas pousser) du surhomme le moins charismatique (avec The Thing) de toute la cohorte de mutants et autres frappa-dingues costumés créés sous le label Marvel.
Désormais libre de développer ses projets maison, le studio détenteur des droits de la fameuse maison d’édition, a pris en main le destin de ses personnages et, continuant sur la lancée d’un Iron Man plutôt sympathique, dynamise une franchise qu’un flop retentissant avait laissé en plan.
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Préféré à ses nombreux confrères américains (sur quels critères ?), le français Louis Leterrier a potassé son manuel du parfait petit adepte de BD U.S. et, fort d’une indéniable et secrète (sacrée ?) efficacité, nous livre ce qui se fait de mieux en matière de référence.
Impeccable, parfois géniale, la mise en scène transporte le spectateur inconditionnel ou occasionnel (moi dans les deux cas), dans l’univers si particulier de l’amateur de comics pour lequel chaque plan, chaque visage, chaque mouvement serait la retranscription fidèle d’une palpitante planche dessinée, colorée, véritable support animé à l’imagination de ceux que le fantastique (ici la science) et la laideur (les deux colosses) du genre ne rebutent pas.
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Car, totalement à l’opposé des visions excessivement esthétiques de Singer (X-Men et Superman returns) et Nolan (dont le Dark Knight, qui fait le plein de critiques élogieuses, est actuellement en passe de battre tous les records de fréquentation en salle, outre-atlantique), le Hulk de Leterrier s’avère criard et presque crasse ... ce qui lui va plutôt bien !
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Aussi impliqué dans le projet que dans le rôle peu évident de ce scientifique paumé cherchant à tout prix à se débarrasser de sa « deuxième moitié », Edward Norton, crédible, mène tambour battant, au beau milieu d’effets-spéciaux vulgaires tonitruants, une palanquée de stars en goguette (William Hurt, Tim Roth, Liv Tyler ...) auxquelles l’idée d’une suite ne déplairait certainement pas.
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Dialogues naïfs, vision simpliste, jeu formaté ... on pourra reprocher un peu tout ce qu’on voudra à cette série B sur-vitaminée qui, si elle ne s’embarrasse pas des détails psychologiques et de la qualité photographique que de « vrais auteurs » semblent vouloir apporter à un art populaire en cours de revalorisation (la BD), est la passerelle « artisanale » flagrante, efficace et directe entre ces deux formidables champs d’investigations et d’expérimentations artistiques que sont le cinéma et le dessin (animé ou pas) en général.
Rien que pour ça, on en redemande !!!

jeudi 24 juillet 2008

ALL THE TIME IN THE WORLD

Réalisé en 1969 par Peter Hunt, jusqu’alors responsable des prises de vue de seconde équipe (le dit « réalisateur » d’un James Bond ...
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... se concentrant sur l’intrigue principale, celui de la seconde équipe plutôt sur les plans d’ensemble et les séquences d’action) OHMSS, comme l’appellent les fans, fût le premier et pratiquement unique gros fiasco de toute la série.
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Pourtant, n’en déplaise à certain(e)s, l’unique expérience « romantique » de Bond au cinéma, bien avant le Casino Royale version Daniel Craig, était pourtant d’un intérêt fort considérable et carrément original dans l’histoire de la franchise.
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En 1966, juste après le tournage de Thunderball, Sean Connery annonce que le prochain Bond sera son dernier.
Prévu comme étant le film suivant (à l’époque les producteurs respectaient scrupuleusement l’ordre chronologique des romans de Fleming), OHMSS (considéré alors à tort comme un Thunderball dans la neige) est immédiatement déprogrammé et remplacé par un épisode plus « exotique », le grandiloquent You Only Live Twice (décors immenses et effets spéciaux coûteux).
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Lorsque vient le moment de trouver un remplaçant à l’acteur mythique, c’est sur Georges Lazenby, mannequin vedette d’origine australienne totalement inconnu du grand public (critique non justifiée puisque c’était le cas de Connery quelques années auparavant) que se porte finalement le choix des producteurs Saltzman et Broccoli (Roger Moore est contractuellement engagé sur la série The Persuaders et Timothy Dalton à 24 ans, mais déjà pressenti à l’époque, se trouve trop jeune).

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Pour pallier à ce que les dirigeants de la United Artists considèrent comme un handicap de taille, on engage donc une James Bond Girl de renommée internationale.
Brigitte Bardot dédaignant l’offre, c’est Diana Rigg (deuxième Steed Girl de la série The Avengers à participer à un Bond) qui, dans le rôle d’une veuve suicidaire, la Comtesse Teresa Di Vicenzo dite Tracy, aura l’honneur de donner la réplique à son partenaire, certes débutant, mais qui a déjà sa propre idée, plus (trop) réaliste, du personnage.
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La formidable séquence d'ouverture, l’une des plus étonnante de la série puisqu’on s’y contente simplement de montrer Bond se battre à main nue avec deux hommes, a été tournée sur la plage de Guincho au Portugal.

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Elle permet non seulement de faire connaissance avec le nouvel interprète du rôle (Tracy s’enfuit, le laissant désemparé sur le sable puis s’adressant au public : « Ce n’est jamais arrivé à l’autre type » ... référence directe à Sean Connery), mais aussi avec le nouveau style, insufflé par un réalisateur qui souhaite clairement débarrasser le personnage de sa désormais coutumière panoplie de gadgets invraisemblables, d’une surenchère technologique qui, si elle attire les foules dans les salles, n’en éloigne pas moins le héros de ses origines.
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Très inspiré par l’idée, John Barry en profite pour signer ce qui reste à ce jour, selon les fans et les critiques, la meilleure bande son originale d’un James Bond.

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Pour la troisième fois, après Dr. No et From Russia With Love, le générique superbe de Maurice Binder (un sablier dans lequel on voit défiler les précédentes aventures cinématographiques de Bond) n’est pas chanté, mais en revanche Louis Armstrong, ami de Barry, accepte d’interpréter le célèbre thème illustrant la relation de Bond et Tracy : We Have All The Time In The World. Romantique, je vous disais !!!

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Si quelques erreurs scénaristiques s’infiltrent dans le film le plus long de la série (avant Casino Royale en 2007) - Blofeld ne reconnaît pas Bond qu’il est censé rencontrer pour la première fois, comme dans le roman, or au cinéma ils se sont déjà rencontrés dans l’épisode précédent – il n’en reste pas moins que, malgré le kitsch involontaire de l’époque et une photographie incroyable mais qui peut paraître désuète aujourd’hui, l’histoire, réaliste et touchante, demeure l’une des plus passionnante.
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Les scènes d’actions, principalement des poursuites à ski de nuit, une autre spectaculaire en bobsleigh, ainsi que l’attaque d’un sommet enneigé à l’aube par un « essaim » d’hélicoptères, sont pour l’amateur autant de moments palpitants qui le mènent à la conclusion exceptionnelle d’une aventure hors norme : le mariage de Bond. Conclusion vite suivie du coup de théâtre final, une séquence unique dans toute la saga (jusqu’à Casino Royale ... oui décidément) et qui devait au départ figurer dans le pré-générique du film suivant : Diamonds Are Forever.
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Mais Lazenby, échaudé par le tournage, ayant annoncé son intention de ne pas prolongé son contrat, la production se trouva dans l’obligation de terminer On Her Majesty’s Secret Service sur la note la plus sombre de l’histoire Bondienne. Je vous laisse savourer.

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Douze ans plus tard, le pré-générique de For Your Eyes Only avec Roger Moore comportera la seule véritable séquence finale de l’épisode OHMSS, durant laquelle Bond, venu se recueillir sur la tombe de son épouse, est pris à parti par un ennemi chauve, sans visage avec un chat blanc sur les genoux (Blofeld ?) ... mais ça c’est pour une autre fois !

mercredi 23 juillet 2008

SHARLEEN EN PANNE

Trois ans après Red Book, un disque en demi-teinte, la chanteuse de Texas revient en solo avec un album intime aux sonorités rétro.
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A croire que depuis l’arrivée d’Amy Winehouse, les chanteuses d’outre-manche ont perdu toute personnalité.
Non pas que la fameuse toxicomane, susceptible à ses heures de faire preuve de grand talent, piétine les plates-bandes de ces dames ... bien au contraire ! Ce sont plutôt ces dernières qui auraient tendance à ne plus vouloir faire que du Back to Black, dernier excellent album en date (dernier album tout court ?) de la performer la plus en vogue depuis 2007.
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A son tour, après Duffy et quelques autres, la belle Sharleen - enfin l’ex-belle Sharleen, si l’on en juge par la cover plus que moyenne de cet opus du même acabit – s’en vient lorgner du côté des fifties pour une remise sur rails plus médiatique qu’artistique.
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Non pas que ce Melody, de facture extrêmement classique et sans grande originalité, soit un mauvais album.
La production convenue est, comme toujours chez l’écossaise, plutôt soignée, voire un peu trop.
Quant à la voix, haut perchée mais tout de même classe, sensible, elle ferait presque illusion dans le contexte faussement intimiste et totalement superficiel auquel nous convie une artiste, certes en pleine possession de ses moyens si l’on s’en tient à l’interprétation, mais visiblement en étonnante panne sèche en matière de création.
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Tirant toutes les manettes d’un projet dit « personnel » mais qui pique en réalité sans complexe, sans âme, ni recul dans les archives musicales de toute une génération de références (Motown, Presley, puis Nancy Sinatra et consort ...) pour finalement revendiquer une influence gainsbourienne (quelques accords sur des cordes ... mouais), la Spiteri trop langoureuse, trop suave (en un mot TROP!) semble au final moins inspirée par les ruptures amoureuses qu’une Alanis à cran.
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Ne parvenant jamais à relever ce challenge, ni à atteindre ses performances passées (les fameux White On Blonde, Hush et même le sous-estimé Careful What You Wish For) la dame un peu figée d’une photo trop stylisée se contente juste de faire comme si ... comme si elle y croyait, comme si c’était vrai ... mais semble plus audacieuse quand il s’agit de régler son compte aux héritières délurées dans des soirées privées.
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Dis Sharleen, la prochaine fois tu pourrais pas nous l’faire un peu plus rock ton album ???

mardi 22 juillet 2008

CHOISIS TON NAVET

Jeune homme terne, comptable oppressé, Wesley apprend que son père, tueur à gage pour une agence « spécialisée »...
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... vient de mourir. Amadoué par la belle Fox, il adhère à sa confrérie criminelle afin de venger l’homme qu’il n’a jamais connu ...
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Amateurs d’actions, de violence, d’hémoglobine, d’effets spéciaux et de spectaculaire ... pour qui l’absence totale et uniforme de vraisemblance ou de psychologie n’est pas un problème en soi, cette « expérience » est faite pour vous. Pour vous uniquement !!!
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Adapté d’un comic-book de Mark Millar (décidément, la BD est une mine d’or pour les studios), Wanted : choisis ton destin (oui, je reconnais, c’est gratiné comme titre !) est le premier galop d’essai hollywoodien d’un réalisateur russe de seconde zone, Timur Bekmambetov, autrefois produit et distribué par le pâpe U.S. de la série Z : Roger Corman (c’est un signe).
Coupable de deux navets horrifiques, qui ont visiblement séduit les producteurs californiens en manque de tâcherons capables d’amorcer les pires franchises pour regonfler leurs comptes en banque victimes de téléchargements illégaux et autres copies sous le manteau, l’exilé déjanté (si si) s’est donc vu avantageusement (financièrement parlant) confier les rênes d’un thriller « initiatique » abracadabrant, où les stars de premier plan font juste office de figurants.
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Si la belle Angelina (un peu maigrichone) donne un tant soit peu le change au jeune McAvoy, plutôt inspiré dans son rôle de victime du système devenu revanchard, Morgan Freeman cachetonne lamentablement, à l’image, par exemple, d’un Peter Jackson avec lequel il semble jouer par alternance les seconds couteaux surpayés dans des navets concourant au titre de médiocrité suprême !!!
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Qu’à cela ne tienne. De toute façon, on n’est là que pour le fun, je voulais dire le speed et l’improbable dans tous les sens du terme.
Les balles traversent les villes en virevoltant fantaisistement pour atteindre (entre les deux yeux) leur cible, quand elles ne tournent pas en cercle pour traverser plusieurs têtes (et ce qu’elles que soient les tailles des victimes) jusqu’à atteindre même celui qui l’a tiré ... des types se font taillader le visage, se prennent des coups plein la tête jusqu’à être défigurés pour finalement recouvrer en un instant figure humaine grâce aux bains de cire « médicalisés » (un grand pas en matière de chirurgie esthétique).
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Bref, un bon gros foutoir sans surprise (Matrix ?) ni sens (Matrix !) pour une saison cinématographique qui aurait bien besoin (enfin) de distributeurs aux choix plus ... inspirés !

lundi 21 juillet 2008

WHO'S WATCHING ...

... the Watchmen ? En 1985, dans une Amérique alternative où les super-héros font partie de la vie quotidienne ...

... alors que l’ « Horloge de l’Apocalypse » - symbole des tensions ultra sensibles qui règnent alors entre les Etats-Unis et L’Union Soviétique - indique en permanence minuit moins cinq, Rorschach, justicier masqué dont l’un des collègues vient d’être assassiné, met à jour un vaste complot aux ramifications désastreuses pour le futur de l’humanité … 

Fatigué mais déterminé, il reprend contact avec son ancienne légion de justiciers, un groupe disparate de « héros à la retraite », dont un seul possède de véritables pouvoirs ...


Tout beau, tout chaud, Warner dévoile enfin le premier teaser très prometteur des Watchmen, adaptation très attendue de l'oeuvre culte d'Alan Moore (aussi fameuse que les Sin City de Frank Miller) signée Zack Snyder (précédemment réalisateur de 300). 

Une très agréable surprise puisqu'on y découvre ça et là, sur une bande son des Smashing Pumpkins, tous les personnages essentiels de la bande dessinée, de Dr Manhattan à The Comedian en passant par Nite Owl, sans oublier Rorschach (respectivement Billy Cudrup, Jeffrey Dean Morgan, Patrick Wilson et Jackie Earl Haley), dans une débauche d'effets spéciaux saisissants et une approche esthétique extrêment fidèle au graphisme de Dave Gibbons.
Bref, que du bonheur ... même s'il faudra encore patienter jusqu'en juin 2009 !!!! Pffffff ...

dimanche 20 juillet 2008

WINONA

Compositeur de musiques de films très sollicité (notamment par l'australien Baz Luhrmann), Craig Armstrong a longtemps contribué ...

... aux arrangements d’albums d’artistes pop et rock de grosse envergure (U2, Madonna … et bien entendu Massive Attack pour lesquels il signa la célèbre ligne mélodique du morceau Sly). 

Depuis son tout premier album, l’inégalable The Space Between Us (1998), sur lequel on trouve, outre le fameux This Love (chanté par Liz Fraser, la voix des Cocteux Twins) et le non moins sublime Let’s Go Out Tonight (reprise d’un titre des Blue Nile sur l’intonation de Paul Buchanan), nombreux airs régulièrement piochés pour diverses productions publicitaires, Craig Armstrong ne cesse d’évoluer dans des eaux classiques et romantiques (violons et piano incontournables) aux accents de plus en plus pop.

Ainsi, sa deuxième production « en solitaire » l’éclectique et électrique, As If To Nothing (2002) permet de constater que l’abondance de guests (David McAmont, Bono ou Evan Dando ci-dessous pour le magnifique Wake Up In new York) n’a jamais nuit à un talent et un travail exceptionnels où l’ont retrouve, malgré une certaine diversité des genres, la patte incontournable d’un maître.


Si Piano Works (2004) permet ensuite à tous ses fans, qu’il a nombreux, de retrouver un peu de cet esprit mélancolique qui caractérise tant l’ensemble de ses créations (voir ci-dessous l’extrait du film réalisé en 2006 sur le sujet) il n’en délaisse pas pour longtemps ces aspirations (expérimentations) technologiques … 


... puisqu’en 2006, Armstrong décide de s’associer au programmeur Scott Fraser afin de créer le groupe Winona (une femme sans passé), concept qui aboutira au fil de rencontres hebdomadaires au projet Rosebud, titre d’un premier album qui sort ces jours-ci et auquel contribuent également la vocaliste Lucy Pullin ainsi que l’actrice française Laurence Ashley. 

Dépoussiérant pour l’occasion leurs vieux synthétiseurs vintages, les deux écossais ont ainsi voulu donner leur vision personnelle d’une certaine « électro/pop européenne » actuelle.
 

Une atmosphère glaciale, incontestablement … mais surtout une réussite totale pour cette fantastique succession de morceaux plus ou moins légers, sombres, envoûtants avantageusement portés par les rythmiques électroniques d’un bidouilleur de génie (Fraser), d’où émerge une certaine nostalgie coutumière du compositeur dont Hollywood s’arrache (un peu trop) les services. 
A se procurer de toute urgence !

jeudi 17 juillet 2008

L'AMI PÔ ...

... est un énorme panda très gourmand qui se rêve en star de kung-fu. Accidentellement désigné sauveur de la vallée ...
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... par une tortue pétrie de sagesse, il devra suivre le difficile enseignement d’un maître initiatique qui aura bien du mal à croire en cette prophétie. Pourtant ...
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Avant Wall-e, le nouveau Disney, et surtout au beau milieu d’un sacré paquet de navets plus consternants les uns que les autres (Wanted par exemple, dont je vous parlerai éventuellement si l’inspiration me vient), Kung-Fu Panda fait office de grand bol d’air frais dépaysant d’autant plus appréciable qu’il sort juste avant le grand break estival.
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Plusieurs raisons de ne pas passer à côté de cette très agréable comédie animée pour le moins farfelue : c’est fort drôle voire caustique (parfois), esthétiquement très réussi, techniquement parfait, vivifiant et, sans que le scénario soit franchement très original, assez bien vu.
image Même si certains personnages faire-valoir souffrent considérablement d’être si peu développés (notamment les 5 furies dont seule la principale entité féminine tire son épingle du jeu, les autres figures my(s)thiques restant un peu sur le carreau), il faut reconnaître à John Stevenson et Mark Osborne, les deux réalisateurs, un indéniable savoir-faire et un second degré d’autant plus truculent qu’il est merveilleusement servi par le savoureux doublage du trublion de service, Jack Black (Be Kind Rewind), lui-même parfaitement secondé par une équipe choc au sein de laquelle Dustin Hoffman, Angelina Jolie, Lucy Liu et même Jackie Chan jouent « seulement » les seconds couteaux mais avec beaucoup de talent.
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Bref, que du bon ... alors ce serait vraiment dommage de faire la fine bouche !!!!

mardi 15 juillet 2008

SACRE HANCOCK !

Anti-héros paumé aux pouvoirs extraordinaires, John Hancock sauve des vies mais passe la plupart du temps à faire des ravages ...
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... tels qu’il en devient carrément impopulaire auprès de la population de Los Angeles.
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Ok, je confirme : Peter Berg, précédemment réalisateur d’un excitant thriller d’actualité (The Kingdom, sorti en 2007) a déjà fait plus subtil.
Ok, je confirme : comme prévu Will Smith, désormais « star incontestée » du genre je-manie-l’autodérision-bas-de-gamme-mais-suis-également-doué-pour-sauver-le-monde, cabotine à fond les manettes.
Ok, je confirme : on préfère Charlize Théron un peu moins sexy (comme dans Monster) et un peu plus concernée ...
Bref, Hancock n’est pas LE film de l’été, loin s’en faut !
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N’empêche, sans être forcément très novatrice (certains X-Men n’en sont pas si éloignés que ça), l’idée du super-héros à côté de la plaque ne trouvant pas sa place dans une société qui ne le supporte plus, c’est-à-dire totalement à contrario des personnages héroïques issus des comics habituellement adaptés par les studios, profite assez bien de ce traitement poussif sur le mode de la comédie (un poil trop vulgaire malgré tout).
image Et si effectivement, comme on peut le lire ici et là, la deuxième partie TRES prévisible (la rédemption, etc ...) de cette superproduction complètement azimutée, au scénario mal paufiné, finit par gâcher cette sympathique mais trop coûteuse pochade estivale, on ne regrettera pas une foultitude d’effets spéciaux qui, même s’ils paraissent superflus et indigestes, n’en demeurent pas moins spectaculaires.
Et puis que voulez-vous, c’est l’été ... alors autant laisser « cooler » ...

jeudi 10 juillet 2008

LES 7 JOURS

Israël en 1991 : comme le veut la coutume lors d’obsèques juives, les proches se réunissent chez le disparu pour prier et s’y recueillir ...
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... 7 jours, dans une atmosphère détestable d’où émergent querelles et ressentiments lointains.
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L’idée de départ (règlement de comptes en famille), plutôt intéressante voire même réjouissante, n’est évidemment pas sans rappeler la trame narrative d’un Festen de référence.
En s’appuyant sur le poids de traditions, dont l’intrigue tend à prouver qu’elles sont aussi discutables que discutées, et sur celui de l’actualité (pas forcément la meilleure idée du film), ce huis clos trop étouffant trouve sa seule véritable « force » dans un ressort dramaturgique aujourd’hui pourtant presque éculé.
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N’empêche, on a beau lire ici et là qu’on a à faire à la fine fleur des comédiens israéliens enfin réunis par la grâce des auteurs, réalisateurs (et interprète) Ronit et Shlomi Elkabetz, ils semblent tous, à des degrés divers, livrés à eux-mêmes.
imageTrop de personnages, trop d’intrigues plus ou moins complexes, plus ou moins essentielles, font de ces 7 jours assez éprouvants une sorte de compilation de chapitres décousus où chaque acteur semble jouer à tour de rôle SA scène, souvent en porte-à-faux avec ceux qui lui donnent la réplique.
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Le décor froid, austère, presque unique, n’est pas sans rappeler celui d’une pièce de théâtre pour lequel on se dit finalement que ce scénario aurait été plus adapté.
En rade, le spectateur curieux restera consterné, et celui agacé partira sans regret ...

lundi 7 juillet 2008

MARTHA WAINWRIGHT

La sœur aînée du talentueux canadien, héritière comme lui d’une dynastie de songwritters entièrement consacrés à la musique folk ...

... s’affranchie et dévoile un deuxième disque résolument pop !

Si je n’ai jamais caché ma grande admiration pour cet artiste incomparable qu'est Rufus l'Unique (héhé), il n’en a pas été tout à fait de même pour cette montréalaise peu charismatique qui malgré des participations diverses et un premier opus certes sincère, journal personnel et souffreteux encensé par une critique adepte du genre, ne parvenait pas à me convaincre.

C’est chose faite avec ce merveilleux I Know You’re Married But I’ve Got Feelings Too, album d’éveil lumineux, introspectif, intimiste et désinvolte à la fois, qui vous cueille dès le premier morceaux, l’excellente ballade Bleeding All Over You (auquel on doit le fabuleux titre de l’album), et ne vous lâche que 52 minutes plus tard abasourdi par tant de talent, de savoir-faire.
Manifestement maître en la matière, Martha Wainwright n’a pas lésiné sur les moyens et, tout en gardant les textes sombres et émotifs dont regorgeait déjà un premier essai éponyme, transpose ses mélodies dépouillées (Tower Song, petit joyau parmi tant d'autres) dans l’écrin soigné d’une production affirmée (base guitare, cordes et chœurs) intemporelle, aux résonnances éclectiques .
 Déjouant astucieusement le piège des minauderies qu’une voix singulière et plutôt agréable aurait pu porter jusqu’à l’agacement, la jeune femme pleine d’une assurance sans faille (une reprise des Pink Floyd, et une autre d’Eurythmics, mais en bonus seulement) laisse sur le bord de la route quelques unes de celles qui l’auront précédé dans la même veine.

Faire fi d’un héritage trop marqué et d’une fratrie remarquable (mais plus extravagante), imposer un univers si personnel et accessible que chacun s’y sente privilégié, c’est déjà en soit un pari difficile mais que remporte astucieusement, avec audace et sur toute la ligne, cette grande sœur libérée et révélée.
LA très bonne surprise de l’été !