dimanche 30 mars 2008

I WANT TO BELIEVE

Le Guggenheim New York présente depuis février, et ce jusqu’à fin mai, de magnifiques installations de la star chinoise de l’art contemporain, dans le cadre d’une rétrospective spectaculaire.
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Remplir la magnifique rotonde conçue par Frank Lloyd Wright de 9 voitures « explosives » suspendues dans les airs, gravir la rampe en colimaçon que se partagent une meute de 99 loups volants venant s’écraser contre un mur de verre, une multitude de tigres transpercés de centaines de flèches, de troublantes statues d’argile éphémères, le tout entrecoupé de quantité de films et de dessins illustrant pour la plupart des performances in situ, références récurrentes à un monde imaginaire peuplé d’extra-terrestres, Cai Guo Qiang (Lion d'or de la biennale de Venise en 1999) et son hôte ne lésinent pas sur les moyens (80 œuvres environs) pour impressionner le visiteur même le moins averti.
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Ambitieuse, l’exposition I Want To Believe (une première du genre pour cet artiste de 51 ans) l’est dans tous les sens du terme : aussi belles que politiquement engagées (en plein cœur de la polémique autour des Jeux Olympiques, pour lesquels ce magicien de la poudre à canon signera les effets spéciaux de la cérémonie d’ouverture, la volonté des programmateurs du Guggenheim de coller au plus près de l’actualité paraissant plus que clairement affirmée), les œuvres de Guo Qiang montrent toutes les « contradictions qui apparaissent entre la violence et la beauté », c'est en tout cas le propos qu'il tend à illustrer.
Indiscutablement l’exposition de l’année …

vendredi 28 mars 2008

IL Y A LONGTEMPS ...

Une femme recouvre la liberté après 15 années d’emprisonnement. Délaissée par les siens, elle retrouve sa jeune sœur qui l’accueille auprès de son époux et de leurs petites filles.
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Attention, bien que très vivement conseillé, le premier film du romancier Philippe Claudel n’est pourtant pas à mettre devant tous les yeux.
Plein de douleurs, plein de détresses qui se répondent au rythme d’une bande son tendre et mélancolique signée Jean-Louis Aubert, comme la sobre camarade d’un voyage en eaux troubles, Il y a longtemps que je t’aime est à la fois l’œuvre imparfaite d’un écrivain qui ne sait pas tout à fait s’extraire de son domaine, la littérature, et le récit magnifique d’un auteur qu’un autre moyen d’expression, le cinéma, vient servir.
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Lentement, doucement, au fil du drame que l’histoire vient dénouer, qu’une lourde atmosphère laisse l’air pénétrer, Claudel délivre sa vérité, et compose le tableau fragile, donc sublime, de deux femmes, deux sœurs qui peinent à se trouver.
imageKristin Scott-Thomas est écrasante de talent.
Elsa Zylberstein y tient l’un de ses meilleurs rôles.
Enfin, Frédéric Pierrot, acteur d’une sensibilité exacerbée désarmante, y prouve une fois encore qu’il est possible d’être grand tout en restant humble.
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Vibrant, déchirant, osé, Il y a longtemps ... restera certes un très bon film de genre « à la française », mais un film sincère, incontestablement.

mardi 25 mars 2008

ACCELERATION

Une fois encore, la fameuse bande d’Athens nous revient et en trombe, pour un 14ème album sensé enfin renouer avec la veine rock qui a fait son succès ...
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... celle que tant de fans regrettaient d'ailleurs de ne plus trouver dans les dernières productions trop propres d’un groupe bien assagit.
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Larguer les balades ! Ce n'est vraiment pas ce qu'on leur reprochera à l’écoute de ce dernier enregistrement studio (après un live et un Best Of), le plus intéressant de R.E.M depuis de nombreuses parutions.
Véritable brûlot contestataire qui, en 34 minutes chrono sans pause ni respiration, hormis un ou deux morceaux qui auraient tendance à se traîner un peu (oui, un comble pour un album aussi court), Accelerate (rarement un album aura aussi bien porté son nom) s'en vient conquérir à nouveau nos oreilles pour le moins réfractaires aux dernières tentatives plus maussades de nos 3 compères.
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Un son puissant certes, mais pas que ! Les mélodies transgressées, distordues (l’excellent single Supernatural Superserious ou encore Man-sized Wreath en sont les meilleurs exemples) par des musiciens au mieux de leur forme et surtout une voix inimitable par dessus toutes, retiennent, reviennent et s’arrachent compulsivement d’une production aux guitares cracheuses, rageuses, rarement aussi expréssives.
image Energique, presque traumatique (Living Well is The Best Revenge, I’m Gonna Dj …) et quasiment parfaite (à mi-parcours des incursions pas forcément nécessaires dans un registre plus calme : Houston, Until The Day Is Done), jamais cette accélération optimale ne se départit de la qualité indispensable à un ensemble de très haute tenue.
Devant tant d'audace, on reste scotché !
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jeudi 20 mars 2008

TROP SYMPA !

Devenu magnétique à la suite d’un accident, un type complètement secoué efface involontairement toutes les cassettes du vidéoclub périclitant où travaille son meilleur ami.
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Afin de sauver la boutique, les deux originaux astucieux décident de réaliser les remakes « suédés » des films effacés ...
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Reparti vers les contrées lointaines de la patrie qui lui avait permis de réaliser ce petit bijou de tendresse qu’est Eternal Sushine ..., le très enthousiaste et enthousiasmant Michel Gondry, véritable forcené de la création vidéo et cinématographique internationale, nous revient avec ce quatrième long métrage qui rassurera à n’en pas douter celles et ceux qui, comme moi, étaient ressortis un peu moins convaincu de son expérience romantico-dégénérescente à la française, le mignon mais brouillon Science des rêves. Dans la même veine esthétique que ses prédécesseurs, Be Kind Rewind retrouve le charme émotionnel et poétique distancié dont l’auteur sait parfois faire preuve lorsqu’il s’agit d’être un peu moins démonstratif (ce en quoi il avait malheureusement échoué avec La Science ... justement).
image En grand enfant respectueux d’un public fort d’inconditionnels mais qui se donne aussi les moyens d’en accueillir de nouveaux, certainement plus exigeants et difficiles à rassasier qu’avec de « simples » effets potaches aussi hilarants qu’ils sont régressifs, l’humble Gondry apôtre du « fait main » se fend d’un hommage tendre, chaleureux et généreux au 7ème art dans toute sa démesure, et au spectateur en général, dans toute sa diversité, sa complexité, sa richesse.
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Intelligent sans être poseur, touchant sans être dégoulinant, Be Kind Rewind fait la part belle à une pléiade d’acteurs aussi à l’aise dans l’impro flagrante la plus dégantée que dans l’émotion, jamais poussive, la plus bouleversante. Un délice ...

mardi 18 mars 2008

SUN SHINES FOR ALL ...

... durant cette semaine bien froide mais qu'un ciel presque toujours pur éclaire de ses plus belles teintes. Brooklyn, mais d'abord son célèbre pont ne font pas exception.
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Vu d'ici, de l'autre côté, Manhattan se révèle : majestueuse, digne et fière ...
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Alors impossible de ne pas profiter d'une marche tranquille, sans foule, sans touristes (ou si peu), dans ces rues que des films, des séries ont tant et souvent si bien exploité ... Le Scorcese des Affranchis et l'Eastwood de Mystic River ne sont pas si loin ...
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Vu de là-haut, c'est encore plus beau.
Un dernier coup d'oeil puis, quand même, un dernier verre (G-Lounge, B-Bar) et bye bye NYC ... so same place, next time ?!
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