mercredi 31 octobre 2007

ET ALORS ?

A Portland, un jeune skater esseulé, tue accidentellement un agent de sécurité tout près de Paranoid Park, zone malfamée qu’occupent marginaux et sans abris.
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Le film retrace l’avant et l’après meurtre au fil du journal désordonné que tient Alex, lycéen complexe auquel l’inconnu Gabriel Nevins prêtre ses traits androgynes.
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Adaptation esthétisée d’un roman éponyme de Blake Nelson, Paranoïd Park n’est ni plus ni moins que le patchwork banalisé des tics ultrasophistiqués d’un réalisateur culte (My Own Private Idaho et surtout Elephant auquel on ne peut ici s’empêcher de faire référence) en panne d’inspiration.
image Gus Van Sant et son opérateur Christopher Doyle (celui de Wong Kar-Wai) ont beau enchaîner les variations acrobatiques de skaters en super 8 (ça fait jeun’s), le leurre ne fonctionne pas et la machine tourne à vide.
Fort d’un casting principalement composé d’amateurs doués recrutés sur MySpace, le film peine vraiment sur la longueur (pourtant pas extraordinaire) et nous laisse, perplexes, sur une chute qu’on aurait espérée moins factuelle. Mouais …

mardi 30 octobre 2007

L' ASSASSINAT DE JESSE JAMES ...

par le traîte Robert Ford, ou comment vécu puis mourut l’un des plus grands mythes de l’ouest américain. Impressionnant huis clos plus que fresque historique ...
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... cet époustouflant morceau de bravoure épique n’est pas que le « western poétique envoûtant » d’une promotion presque toute entière dévouée à la star du rôle titre.
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Si Brad Pitt, parfait dans son personnage de paranoïaque sadique et terriblement charismatique, mérite amplement les louanges ainsi que le prix qui lui ont été décernés lors de la dernière Mostra de Venise, Casey Affleck, complètement sidérant dans la peau de celui qui, au travers de circonstances stupéfiantes, sera ce fameux lâche par lequel le chapitre se clôt, comme l'intégralité du casting de cette œuvre prodige, n'est pas en reste.
imageLoin de toute caricature ou référence à un certain cinéma de genre passéiste et parfois bien ennuyeux (Costner, Eastwood and Cie), l'adaptation du roman de Ron Hansen par Andrew Dominik est aussi belle (exceptionnelle photographie de paysages du Canada et de l’Alberta), fascinante et captivante que le ballet lent (magnifique bande son) d’un songe singulier et mélancolique.
Un chef-d’œuvre qui se mérite, pour les vrais amateurs de cinéma … contemplatif !

lundi 29 octobre 2007

VLAN !

Y'a des périodes comme ça, où la poisse vous tombe sur le coin de la gueule. On n'y peut rien, on a beau faire, le sort s'acharne ! Deuxième accident de vélo en deux semaines ...
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... vendredi soir : une voiture garée le long de la piste cyclable, tous phares éteins ... la passagère ouvre la portière pile poil quand j'arrive à sa hauteur, VLAN ! Et première vraie blessure (bah, fallait bien que ça arrive, non?), une jolie petite fracture vrillée du métacarpien (euh, à la main donc) et me voilà nanti d'une attelle (ouf, pas d'intervention, pas de plâtre).
imageOn m'avait prévenu, Paris + vélo = DANGER ... mais, que voulez-vous, je n'en fais qu'à ma tête (mon assistante, cette chère Hélène, ayant un avis sur tout ce qui me concerne, me disait à ce propos ce matin : mais personne donc n'a d'autorité sur vous ?! avec un petit sourire en coin qui en disait long, ahlala ...).
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Je sais, je sais, on ne dit jamais deux sans trois. Tenez-vous bien, ça va vous faire rire, je viens EN PLUS de me faire piquer mon vélo !!!! Y'a des périodes comme ça, faut savoir rester zen.
Bon, suis quand même allé au ciné ! Faut qu'j'vous en parle ... zen, zen j'vous dit ...

vendredi 26 octobre 2007

EXPERIENCE IMPLICITE

L’EIC (Ensemble InterContemporain) s’invite dès ce soir pour plusieurs concerts au Centre Pompidou. Véritable expérience sensitive, intellectuelle, et unique ...
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... difficile de communiquer sur les effets ou les valeurs de la musique contemporaine tant les avis peuvent être passionnément tranchés. Une chose est certaine, les artistes sont là, les instruments s’animent, le son monte, gagne, envahit …
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Commence alors un voyage salutaire pour qui se laisse prendre, amateur et/ou adepte … à moins que, comme nombre de non-initiés vous fassiez, déçus, partie des malheureux exclus. A bon entendeur …

mercredi 24 octobre 2007

BEAUX TROUBLES

Sortie d’Hourglass, deuxième album solo du charismatique chanteur de Depeche Mode. Mélancolique assumé, ce projet personnel vient confirmer ce que Playing Angel ...
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... dernier opus du groupe, tout comme Paper Monster, première esquisse solo d’une rédemption créatrice salutaire, avaient révélé : Dave Gahan n’est pas qu’une voix (de baryton, exceptionnelle).
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Moins confus que son prédécesseur, mais à la fois considérablement plus ouvert à l’exploration, Hourglass n’est ni plus ni moins qu’un sombre laboratoire expérimental et électronique où Gahan triture les affres sordides d’un désarroi profond au travers d’une impulsion artistique qui caractérisait déjà avec bonheur les quelques morceaux dont il parsemait le très surestimé album de ses petits camarades.
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Blindé de singles (Kingdom en premier lieu) qualitativement comparables sinon bien supérieurs à ceux que Gore (compositeur attitré de DM) dans sa période la plus prolifique produisait de mieux, Hourglass n’est ni plus ni moins qu’un jouissif enchainement de synthépop hargneuse, d'électro-rock inspiré, où la voix éraillée d’un type à fleur de peau vient râper ce qu’il faut de mélodies douce-amères (Miracles), de rythmes accrocheurs (Deeper and Deeper) qui vous tirent aussi bas qu’ils vous emportent haut. Bienvenue en eaux troubles !

lundi 22 octobre 2007

LA SEMAINE DES 40

... une semaine débutée sous les meilleurs auspices à célébrer tes 40 années, comme nous célébrions, flatteuse et généreuse, la semaine du goût (un signe vous croyez ?) ...
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... pour finir en apothéose par LA fête de rigueur ! En cadeau, ces morceaux choisis d'une belle soirée, juste pour compléter ce moment partagé ...
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mardi 16 octobre 2007

CADEAU BONUS

Tout le temps qu'il reste pour faire de la vie ce qu'on veut qu'elle soit ... c'est ce que tu as. Ce temps est à toi ... Alors re-JOYEUX ANNIVERSAIRE !!! Hip Hip Hip ...
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dimanche 14 octobre 2007

TRES TRES BIEN (SI SI J'VOUS JURE)

... bon enfin presque, parce qu'il faut bien l'admettre, à force de le répéter le doute est susceptible de s'installer, n'est-ce pas ?! Bref, en fait tout ne va pas vraiment pour le mieux ...
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... puisque depuis hier soir, patatra, je quitte le groupe naïf des cyclistes parisiens heureux, idéalistes pour intégrer, celui plus réaliste, lucide des cyclistes accidentés !!!! Bon, rassurez-vous, je vais ... BIEN. Physiquement parlant en tout cas !
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Côté moral, par contre, autant vous dire que c'est un peu moyen. Mon vieux vélo hollandais, compagnon d'un été (presque) sans heurt, dont, je l'avoue bêtement, je ne peux tout simplement plus me passer, est sacrément amoché.
imageIl faut dire qu'il n'a pas hésité une seconde, ce crétin de Jean-Marie dans sa putain de Seat Ibiza, pour accéler et franchir la chaussée coûte que coûte alors que le feu de la voie opposée passait au vert. Sauf que ce foutu Jean-Marie a grillé un stop, une priorité, que le feu de la voie opposée était déjà bien VERT et qu'en lieu et place d'un véhicule motorisé (ceux qui ont toute autorité sur la circulation parisienne) se trouvait un cycliste respectueux des règles élémentaires du code de la route.
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Renversé ! J'ai été renversé !!!! Plus de peur que de mal, un motard spectateur (ben oui, suis devenu spécialiste en vol plané moi, saviez pas ?) est même venu me témoigner son soutien pendant que Jean-Marie se prenait un savon de première : non mais, quelle brèle, t'as vu c'que t'as fait d'mon vélo ?! ... Pffff, pas toujours cool le vélo à Paris, mais que voulez-vous ? Subir le métro crade, surchauffé, bondé, quand avec un vélo, au petit matin, l'esprit de Paris vous appartient ... Ahlala ... Une balade à bicyclette, rien de tel pour bien commencer la journée. Et puis, comme dit la chanson : ... à Paris à vélo on dépasse les autos, à vélo à Paris on dépasse les taxis ...
Fait chier Jean-Marie, mon vélo l'est tout cassé :-(

mercredi 10 octobre 2007

LES PROMESSES DE L'OMBRE

A Londres, une sage-femme tente de retrouver la famille d’un nouveau-né en décryptant le journal intime de sa mère, jeune fille de 14 ans morte durant l’accouchement.
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Ses recherches la mènent jusqu’au propriétaire d’un luxueux restaurant, de son fils et de leur redoutable homme de main …
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Poursuivant dans la veine qui a fait son bonheur lors de la sortie d’History of Violence, et se démarquant donc quelque peu d’une filmographie qui prenait ses sources et ses principaux thèmes dans les affres du bizarre et de l’insondable (Spider, Existenz, Crash), David Cronenberg nous revient pour le meilleur et pour le pire.
image Le meilleur lorsqu’il s’agit d’explorer les tréfonds de l’âme humaine dans ce qu’il y a de plus trouble, voire de plus sombre, en utilisant pour ce faire l’intrigue d’un polar ethnique des plus conventionnel ramené ici à la classique lutte intra-gang, prétexte scénaristique qui vient à peine justifier le pire, une violence extrême, outrancière, insoutenable et aux limites du gore dans ce qu’il peut avoir de plus théâtralisé.
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Le regard presque complaisant à l’égard de personnages dont il dénonce les outrages, Cronenberg largement soutenu par son acteur - désormais - fétiche, le vieillissant Viggo Mortensen (moyennement séduisant, mais très convaincant), peine finalement à clore un film dont la psychologie de certains personnages (un salaud repenti qui chiale comme un bébé) peut laisser perplexe lorsqu’elle atteind un certain stade d’amoralité. Des promesses presque tenues en quelque sorte …

lundi 8 octobre 2007

JE VAIS BIEN

Un week-end dans le sud, un week-end en famille ... papoter, discuter, râler et s'énerver puis, quand même, rigoler ... un week-end à manger, que dis-je, se régaler (maman tu es un chef !) ...
image Un week-end de soleil, un week-end de ciel bleu, sous les branches de l'olivier à l'Ombre des ... (ben oui, ça ne s'invente pas) ... à te regarder mon beau, mon tout beau (mais putain, qu'est-ce que tu dors !!!) ...
imageUn week-end de rugby (oh la vache, qu'est-ce que j'gueule), un moment à la plage ... puis retour vers ici ... le train qui longe Thau, une photo et hop, moi aussi je dors ... Mmmmmmm ...
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UN SECRET ...

... c'est l’histoire (presque) vraie d’un petit garçon qui s’invente un grand frère et qui, à l’adolescence, apprendra d’une amie de ses parents que ce frère a réellement existé.
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Adaptant fidèlement le roman de Philippe Grimbert, Claude Miller déroule le fil chronologique et basique d’une passion dévastatrice sur fond d’antisémitisme durant la seconde guerre mondiale.
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Sans aucune ambition artistique (on échappe de justesse au téléfilm), Un secret se révèle inapte à faire passer non seulement les obsessions récurrentes du réalisateur (enfance meurtrie, troubles identitaires …) mais également, et tout simplement, la puissance des sujets qu’il traite, leur intensité. Pâle reconstitution d’une période historiquement et émotionnellement forte, le film consacre sa seule audace, l’alternance noir et blanc/couleur d’ailleurs esthétiquement discutable, à développer des thèmes complètement sabotés par un jeu des plus tiède et un casting improbable.
imageCécile De France est jolie mais anachroniquement décalée, Patrick Bruel, non content d'être un mauvais comédien, n’a pas le physique du rôle, Ludivine Sagnier, peu à son avantage, est à côté de la plaque … bref, hormis Julie Depardieu qui, comme à son habitude, en fait toujours un peu trop, le reste de l’équipe semble jouer les remplaçants d’acteurs pour lesquels les rôles auraient été écrits.
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Quant à Claude Miller, complètement inattendu dans un boulot de chef-de-bande sans inspiration qui ferait la nique à Régis Warnier, il n’a jamais été aussi rébarbatif, ni académique. A trop jouer la carte du « populaire » on finit par devenir simpliste et ennuyeux.

mercredi 3 octobre 2007

BEFORE THE DEVIL KNOWS ...

… you're dead ou la tragédie grecque faisant suite au braquage désastreux de la bijouterie familiale par deux frères en grande difficulté financière, réalisé par un vieux maître du cinéma américain des 70’s.
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Si à 7h58 ce samedi-là, le mélodrame familial vire au noir intense, c’est dans le classicisme le plus total que l’un des critiques les plus acerbes de la société américaine, réalisateur de l’incomparable Dog Day Afternoon auquel il est difficile de ne pas comparer ce dernier film tant le postulat de départ s’en approche, accompagne l’incroyable descente aux enfers de cette famille que rien ne pourra sauver du chaos.
imageUsant de grosses ficelles tels, par exemple, ces longs flashbacks reprenant une partie de la scène précédente, pour mieux creuser le désarroi de personnages totalement dépourvus faces aux circonstances qui s’enchaînent et s’aggravent au fil d’une histoire où finalement tous perdent pieds, Sidney Lumet et ses formidables acteurs (Philip Seymour Hoffman et Ethan Hawke en tête, qui passent désormais toute leur filmographie à tourner dans les incontournables du cinéma US actuel), avancent vers l’inéluctable destin de ceux pour qui la fin sera lâche ou terrible.
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Puissant, déroutant et pourtant très conventionnel, 7h58 … est l’irréprochable sentence d’un vieux brisquard sur une société qu’il a pourtant déjà si souvent, et de manière prémonitoire, constaté et critiqué. Le diable est bien cruel !