samedi 29 septembre 2007

BOMBS OF MASS SEDUCTION

Découvrir le dernier album d’Annie Lennox c’est un peu comme ouvrir un coffre au trésor qui contiendrait autant de bombes prêtes à exploser en lieu et place des joyaux précieusement conservés.
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Mais, si la puissance de Songs of Mass Destruction impose plus d’une écoute pour révéler ses subtiles nuances, le constat extrêmement rassurant que la dame a retrouvé sa fougue, sa verve et visiblement un punch qu’on ne lui connaissait plus depuis ses dernières aventures d’avec son compère d’antan, le bien rare Dave Stewart, réconforte.
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Débarrassée de circonstances personnelles qui plombaient quelque peu une carrière ronronnante, voire décevante, flanquée d’un producteur américain efficace mais pas forcément réputé pour la délicatesse de son travail (le pop-ulaire Glen Ballard), Lennox impose immédiatement son style, réchauffe sa voix, et profite d’une tessiture vieillissante pour jouer sur les gammes comme en des territoires inexplorés.
imageRock'n'Pop foisonnant (Love is Blind, Ghost in My Machine), troubles errances électroniques (Coloured Bedspread, hommage aux années Eurythmics?), ballades Soul épidermiques (Smithereens, Lost, et Fingernail Moon entre autres) sans oublier la R’n’B touch indispensable à toute production US actuelle (le très enlevé Womankind et, évidemment Sing, le titre aux 23 stars) ... si l'album semble parfois partir dans tous les sens (on pourra regretter une certaine gourmandise, comme une envie de prouver totalement superflue), l'orchestration ample est à son avantage et la cohérence s'installe au fil des écoutes …
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Très généreux, SOMD est LA réussite quasi totale d’une artiste complète qui n’a pas toujours su se faire assez confiance pour oser proposer ce qu’on n’attendait pas.
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Enfin, plus que le ciel (magnifique Big Sky), c’est un public moins confidentiel qui devrait à nouveau s’ouvrir à elle. Chante Annie, chante !

jeudi 27 septembre 2007

PETROLE !

On en sait enfin un peu plus sur le prochain P.T. Anderson, réalisateur des inoubliables Magnolia et Punch Drunk Love. There Will Be Blood (littéralement : ça va saigner) ...
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... ou les débuts de l'exploitation pétrolière aux Etats-Unis ponctués de réflexions sur l'arrivisme et la désillusion du rêve américain, est donc l’adaptation du roman Oil ! de Upton Sinclair (écrivain US prolifique engagé dans la dénonciation des inégalités de l'Amérique du début du siècle dernier).
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Daniel Day-Lewis y incarnera un prospecteur qui, dans les années 30, acquiert les droits d'exploitation de puits de pétrole dans le ranch d'une famille de Caroline du Sud … bref, une sorte d'« épopée sociale et politique » abordant la problématique des relations familiales, de la religion et des bouleversements consécutifs aux prémisses de l'exploitation pétrolière.
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Paul Dano, Ciaran Hinds et Kevin J. O'Connor sont également au générique de ce film attendu sur les écrans français avant la fin de l’année, et dont la musique sera composée par le guitariste de Radiohead , Johnny Greenwood. Que des bonnes nouvelles !

mercredi 26 septembre 2007

MAITRE FRAZETTA

Dessinateur de comics, puis peintre/illustrateur unanimement reconnu et d’innombrables fois copié, Frank Frazetta est, au travers de sa riche iconographie, l’artiste qui ...
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... pour nombre d’adolescents du monde entier, s’inscrit comme la référence inégalable et définitive en matière d’Heroic Fantasy.
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Exerçant son talent aussi bien au travers des recueils d’aventure d’Edward Rice Burroughs avec Tarzan, que ceux, plus fantastiques, voire fantasmagoriques de Robert E. Howard avec Conan, en passant par la création du fameux Death Dealer (véritable culte dessinée pour tout fan de Frazetta), cette véritable icône d’une certaine « culture » kitsch US qui, selon la légende, apprit l’anatomie en une seule nuit, fût durant son règne presque inaltérable, des 50’s aux 90’s, une influence majeure du dessin fantastique.
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Grâce, tout d’abord, à l’incroyable diversité de personnages de BD, dont Buck Rogers, qu’il mit en scène au fil de planches dessinées tout au long de la très fructueuse première partie de sa carrière.
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Grâce, ensuite, aux innombrables couvertures commandées par les diverses maisons d’éditions qui appréciaient, outre sa rapidité d'exécution, sa manière toute personnelle (parfois violente, très érotique et donc tout particulièrement vendeuse) de résumer visuellement le contenu d’un ouvrage.
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Grâce, enfin, il faut bien l’avouer, parce que son travail inspira nombre de responsables de la production cinématographique hollywoodienne d’hier et d’aujourd’hui, dont par exemple Clint Eastwood, Georges Lucas ou Francis Ford Coppola, qui comptent parmi ses plus grands fans.
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Bientôt âgé de 80 ans, Frank Frazetta a reçu en 1995 le premier prix Spectrum de Grand Maître du dessin fantastique.
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lundi 24 septembre 2007

SHOOT THE BRITISH NANNY

Smith, tueur sombre et violent, sauve puis protège un nouveau né, cible d'une armée de tueurs à la solde d’un redoutable assassin. Entre poursuites invraisemblables et fusillades interminables ...
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... Smith va tout mettre en œuvre pour percer le secret du pauvre bambin et le cœur de son improbable putain.
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Attention, mauvais goût et Xième degré de rigueur pour ce polar trash qui se veut un mix de films d’action à la John Woo agrémentés de clins d’oeil Bondiens (décidément) quelques peu débridés. Scénario stupide, dialogues en rade, et réalisation sans envergure (Michael Davis maître du genre ?) … tout dans Shoot' Em Up est là pour vous permettre d’oublier le seul neurone susceptible de subsister en vous à la vue de cette triste pochade estudiantine dont le seul et éventuel attrait se résumerait à la belle gueule de Clive Owen ... mouais !
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Loin, bien loin des performances de ses meilleures prestations (dans Sin City ou Inside Man par exemple) l’acteur s’offre le luxe manifeste de partager la vedette de cette série Z avec la plus mauvaise « actrice » de ces dix dernières années, Monica Bellucci, aussi médiocre et vulgaire que Paul Giamatti, le crétin de circonstance, est ridicule et pitoyable. Bon, devant un tel nanar, même volontaire, la sieste est de rigueur. Mmmmmm …

mardi 18 septembre 2007

LE TOP 100 !

The Online Film Community’s Top 100 (la liste de 100 meilleurs films des Internautes) est un classement établi par un ensemble de blogs et de sites internet exclusivement dédiés au cinéma qui ...
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... à l'instar de l'American Film Institute (déjà responsable d'une liste des 100 meilleurs films de tous les temps), semble être un reflet plus fidèle de ce qu’un cinéphile américain ou européen serait susceptible de considérer comme de « véritables chefs-d'œuvres » du 7ème Art :
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1. The Godfather (Coppola, 1972) - 2. Citizen Kane (Welles, 1941) - 3. Dr. Strangelove or How I Learned to Stop Worrying and Love the Bomb (Kubrick, 1964) - 4. Raiders of the Lost Ark (Spielberg, 1981) - 5. Casablanca (Curtiz, 1942) - 6. Blade Runner (R. Scott, 1982) - 7. Jaws (Spielberg, 1975) - 8. The Godfather Part II (Coppola, 1974) - 9. Star Wars Episode V : The Empire Strikes Back (Kershner, 1980) - 10. Alien (R. Scott, 1979) - 11. Pulp Fiction (Tarantino, 1994) - 12. Chinatown (Polanski, 1974) - 13. Star Wars Episode IV : A New Hope (Lucas, 1977) - 14. 2001 : A Space Odyssey (Kubrick, 1968) 15. Taxi Driver (Scorsese, 1976) - 16. The Shawshank Redemption (Darabont, 1994) - 17. Rear Window (Hitchcock, 1954) - 18. Psycho (Hitchcock, 1960) - 19. Vertigo (Hitchcock, 1958) - 20. Seven Samurai (Kurosawa, 1954) - 21. Apocalypse Now (Coppola, 1979) - 22. It’s a Wonderful Life (Capra, 1946) – 23. Fargo (Joel and Ethan Coen, 1996) - 24. Lawrence of Arabia (Lean, 1962) - 25. Eternal Sunshine of the Spotless Mind (Gondry, 2004) - 26. Schindler’s List (Spielberg, 1993) - 27. The Wizard of Oz (Fleming, 1939) - 28. The Matrix (Wachowski/Wachowski, 1999) - 29. The Third Man (Reed, 1949) - 30. Die Hard (McTiernan, 1988) - 31. Back to the Future (Zemeckis, 1985) - 32. Annie Hall (W. Allen, 1977) - 33. Brazil (Gilliam, 1985) - 34. Fight Club (Fincher, 1999) - 35. Monty Python and the Holy Grail (Gilliam/Jones, 1975) - 36. The Usual Suspects (Singer, 1995) - 37. The Princess Bride (Reiner, 1987) - 38. One Flew Over the Cuckoo’s Nest (Forman, 1975) - 39. Once Upon a Time in the West (Leone, 1968) - 40. Raging Bull (Scorsese, 1980) - 41. The Good, the Bad and the Ugly (Leone, 1966) - 42. The Searchers (Ford, 1956) - 43. Singin’ in the Rain (Donen/Kelly, 1952) - 44. E.T. (Spielberg, 1982) - 45. Goodfellas (Scorsese, 1990) - 46. Run Lola Run (Tykwer, 1998) - 47. This is Spinal Tap (Reiner, 1984) - 48. Sunset Blvd. (Wilder, 1950) - 49. The Big Lebowski(J. Coen, 1998) - 50. Double Indemnity (Wilder, 1944) - 51. The Bridge on River Kwai (Lean, 1957) - 52. Memento (Nolan, 2000) - 53. M (Lang, 1931) - 54. The Shining (Kubrick, 1980) - 55. 12 Angry Men (Lumet, 1957) - 56. L.A. Confidential (Hanson, 1997) - 57. Unforgiven (Eastwood, 1992) - 58. The Passion of Joan of Arc (Dreyer, 1928) - 59. The General (Keaton/Bruckman, 1927) - 60. The Apartment (Wilder, 1960) - 61. A Clockwork Orange (Kubrick, 1971) - 62. The Incredibles (Bird, 2004) - 63. The Silence of the Lambs (Demme, 1991) - 64. Aliens (Cameron, 1986) - 65. The Lord of the Rings : The Fellowship of the Ring (Jackson, 2001) - 66. Heat (Mann, 1995) - 67. Do the Right Thing (S. Lee, 1989) - 68. The Rules of the Game (Renoir, 1939) - 69. Halloween (Carpenter, 1978) - 70. Network (Lumet, 1976) - 71. The Graduate (Nichols, 1967) - 72. Le Voleur de bicyclette (De Sica, 1948) - 73. The Conversation (Coppola, 1974) - 74. Groundhog Day (Ramis, 1993) - 75. The Maltese Falcon (Huston, 1941) - 76. American History X (Kaye, 1998) - 77. Ed Wood (Burton, 1994) - 78. Manhattan (Allen, 1979) - 79. King Kong (Cooper/Shoedsack, 1933) - 80. North by Northwest (Hitchcock, 1959) - 81. Terminator 2 : Judgment Day (Cameron, 1992) - 82. The Manchurian Candidate (Frankenheimer, 1962) - 83. To Kill a Mockingbird (Mulligan, 1962) - 84. Mr. Smith Goes to Washington (Capra, 1939) - 85. Modern Times (Chaplin, 1936) - 86. Touch of Evil (Welles, 1958) - 87. Léon (Besson, 1994) - 88. Aguirre, the Wrath of God (Herzog, 1972) - 89. 8 ½ (Fellini, 1963) - 90. Ghostbusters (Reitman, 1984) - 91. Les 400 Coups (Truffaut, 1959) - 92. Notorious (Hitchcock, 1946) - 93. Toy Story (Lasseter, 1995) - 94. The Lord of the Rings : The Return of the King (Jackson, 2003) - 95. His Girl Friday (Hawks, 1940) - 96. Reservoir Dogs (Tarantino, 1992) - 97. Blue Velvet (Lynch, 1986) - 98. On the Waterfront, Sur les Quai (Kazan, 1954) - 99. Cinema Paradiso (Tornatore, 1988) - 100. Nosferatu (Murnau, 1922). Sources Peter Scireta et Ifilm.
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Quand on voit par exemple Terminator 2 à la 81ème place devant Les temps modernes, Léon à la 87ème devant 8 ½, Ghostbuster à la 90 ème devant Blue Velvet, et les absences incompréhensibles de Laura ou encore All About Eve, on peut rester perplexe quant à la pertinence d'une telle liste ! Mais après tout, chacun ses goûts ...
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En parlant de goûts, si vous me donniez les vôtres ?! Allez, une petite sélection de vos 10 films préférés, pour voir …

lundi 17 septembre 2007

BALADES EN ANDALOUSIE

Champs de vieux oliviers qui vont vers l'infini, villages blancs endormis sur le flanc des collines, ciel bleu pur et profond d'un été moins aride, quand les beaux orangers donnent leurs meilleurs fruits ...
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... les routes andalouses se donnent sans réserve aux touristes curieux qui délaissent les côtes pour les plaisirs terrestres de saveurs plus typiques ...
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Et d'Ubeda la belle, médiévale et paisible, jusqu'à Ronda la haute, beaucoup plus fréquentée, que les célèbres gorges, en deux, viennent couper ...
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... chaque jour, chaque halte, réserve son lot jouissif d'émerveillements simples, de soleil suffisant, de saveurs éphémères à un rythme apaisant ...
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Me viennent à l'esprit de longues promenades, par delà les arènes, le pont et les églises, une place au soleil (!) ...
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... cette chambre d'hôtel, ses murs aux couleurs vives, ses terrasses athypiques, un étrange aquarium ...
image ... un vieux fauteuil comique, objet photographique de mes essais loupés, et qui me font sourire quand j'y vois l'insouciance de ces moments passés ...
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D'Arcos de la Frontera, puis plus tard Carmona, les routes sinueuses mais si calmes nous mènent d'une étape jusqu'à l'autre sans d'autre plaisir sain que celui d'être ailleurs, de découvrir serein les âmes d'autres lieux qu'en curieux l'on observe ...
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... avant de repartir pour des lieux plus fameux, des villes aux noms magiques par des voies empruntées par autant d'étrangers qu'y vont s'y perdre aussi ... Grenade, Cordoue, Séville et Cadix plus lointaine ... Aaaaah, Andalousie ...
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vendredi 14 septembre 2007

LE RYTHME DANS LA PEAU

Amnésique endeuillé, la vengeance dans la peau, Jason Bourne, victime d’une traque sans fin par ceux qui ont fait de lui un assassin, poursuit sa quête d’identité à travers le monde ...
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Délaissant presque, le temps d’un film, l’intrigue échevelée qui a fait le succès des deux premières aventures d’une franchise directement concurrente à celle de 007, Paul Greengrass se défoule et consacre l’essentiel de ce Bourne Ultimatum très efficace à un enchaînement de scènes d’actions plus époustouflantes les unes que les autres, laissant au passage le spectateur sur le cul et sans souffle (un comble quand on reste confortablement installé dans son fauteuil).
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Mission accomplie haut-la-main donc, par le réalisateur et son acteur fétiche, Matt Damon, qui profite de l’occasion et de sa maturité professionnelle pour assoir définitivement son statut de star « multifonction » capable de se faire passer pour un espion dangereux dans un véritable film d’action comparativement bien supérieur aux derniers blockbusters du même calibre. Une rentrée cinéma qui décoiffe !

mercredi 12 septembre 2007

LE BONHEUR SELON BENJAMIN

Voix cotonneuse, regard sombre, cœur abîmé et rage aux dents, l'écorché vif Benjamin Biolay revient plus tragique, sulfureux, romantique et, peut-être, sincère que jamais ...
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... comme le monstre dépressif, la bête traquée traqueuse d’amours volubiles et jamais satisfaites qu’il n’a jamais cessé d’être et parvient enfin à revendiquer.
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Puisant plus profond encore dans ses entrailles les textes bruts et magnifiques qui révèlent un peu plus à chaque album son talent d’écriture, au travers d’une fragilité/féminité de plus en plus affirmée (Douloureux dedans, Dans ta bouche …), la désormais somptueuse « tête-à-claque de la chanson française » livre avec Trash YéYé ce qui se fait de mieux aujourd’hui en matière de poésie amoureuse.
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Impudique dans les mots, réservé dans la voix, accompli dans la musique (mélodies intemporelles, tempos sixties, production au cordeau ... exemplaire !), le quatrième opus du « petit Biolay » (dixit Gréco) offrira à ses inconditionnels acharnés ce qu’il confirmera à ses détracteurs les plus déterminés : excessif en tout point, il y perfectionne ce qui pourrait s’apparenter à une absence totale d’effort dans le phrasé/chanté, d’une voix monocorde et distante mais, d’une certaine façon, ultime et intimement touchante. La beauté du diable ...