mardi 27 février 2007

L'AVIS DES AUTRES

Ok ! La vie des autres a obtenu un nombre de récompenses incroyable dans plusieurs festivals des plus prestigieux et vient notamment de recevoir (célébration ringarde mais ô combien suprême) l’oscar du meilleur film étranger ce dimanche. Ok bis ! Le film de Florian Henckel von Donnersmarck est, non seulement, un véritable succès critique (les articles sont dithyrambiques), mais il explose carrément tous les scores d’entrées parisiens de ces dernières semaines grâce à un bouche-à-oreille extraordinaire … Ok ter ! Le sujet, la surveillance de ses concitoyens est-allemands par la Stasi (pas très « populaire » comme idée de départ) a jusqu’à présent été assez rarement exploité au cinéma, et ok toujours, il faut bien dire qu’ici le cinéaste a essayé de le rendre aussi captivant qu’il pouvait, notamment en se concentrant sur l’histoire d’un couple d’intellectuels « sexy » qui séduisent inconsciemment, à distance, l’officier en charge de leur dossier.
image Alors, comment expliquer ma réserve ? Pourquoi La vie des autres ne m’a-t-il pas complètement convaincu ? Peut-être parce qu’en dehors de la magnifique musique de Gabriel Yared, je n’ai ressenti aucune émotion, je n’ai jamais été totalement embarqué par le scénario, mécanique laborieuse qui n’approche jamais vraiment le rythme haletant, plus complexe, du suspense tant attendu. Le film perd en frisson romanesque ce qu’il cumule en descriptions lentes, appuyées, exposées et laisse finalement en plan le quidam amateur de sensibilité (moi), de surprises (moi toujours), qui se trouve dès lors frustré de tant de retenue et de « préciosité narrative ».
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Finalement, ne m’a-t-on pas trop vendu le meilleur film allemand de 2006 ? N’a-t-on pas trop voulu me convaincre que j’allais « marcher », que j’allais aimer ? Ou bien est-ce, tout simplement, que l'avis des autres est parfois très différent du notre ?!

lundi 26 février 2007

L'AVION DE BARBIE

Pas grand chose à dire de l'incontournable Florence Foresti, si ce n'est l'essentiel : sur scène, elle m'éclate complètement ! Le meilleur conseil que je puisse vous donner c'est donc de vous procurer le DVD de son spectacle dont voici un extrait, pour lutter, comme on dit, contre la morosité ambiante ...
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dimanche 25 février 2007

SUPERMAN II

Lorsque Superman - The Movie sort en décembre 1978, le succès est immédiat et rapporte plus de 80 millions de dollars de l'époque au box-office US. Christopher Reeve, magnifique, est l’incarnation même du héros dessiné. Il devient une star et une suite est aussitôt mise en chantier.
image En fait, conformément aux instructions des producteurs qui souhaitaient réaliser en même temps Superman – The Movie et Superman II, afin de ne payer les acteurs et techniciens que pour un seul film, Richard Donner a déjà tourné 70% du second volet lorsqu’ Alexander et Ilya Salkind le remplacent sans ménagement par Richard Lester, jusque là assistant réalisateur de Donner. Dans les faits, ce remplacement permet uniquement aux producteurs de régler un contentieux financier et juridique avec leur metteur en scène des Trois Mousquetaires.
image Maître des lieux et des bobines de son prédécesseur, Lester achève le tournage de Superman II pour une sortie mondiale prévue fin 1980. Continuant d’humaniser le héros invulnérable, il assume et développe encore plus (trop?) le côté comic-book de l’histoire. Suivant l’intrigue du premier film, il oppose au super-héros trois kryptoniens aux pouvoirs équivalents aux siens, venus sur Terre pour prendre leur revanche sur le fils de Jor-El, responsable de leur bannissement avant la destruction de Krypton au début du premier film.
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Superman II clôt le drame inhérent à la dualité Clark Kent/Superman, et le fait s’accepter dans son rôle de gardien de l’humanité (des US ?), quitte pour cela à sacrifier l’amour qu’il porte à Lois Lane ...
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La toute récente sortie en DVD du Donner’s Cut de ce second volet permet enfin de comparer les différences fondamentales entre la vision très romantique et plus mythique du personnage imaginé par Donner, et celle plus proche de l’esprit bande-dessinée et assez décalée de Lester. Elle permet également de constater la somme de travail cumulée par le premier … utilisée par la suite à sa guise par son successeur. A suivre ...
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jeudi 22 février 2007

RUFUS "SUR" PARIS

Un journaliste américain notait, à propos du concert donné par Rufus Wainwright au Carnegie Hall à New York, le 14 juin dernier : « Il y avait tellement d’hommes qui s’embrassaient devant la salle qu’on aurait dit l’équipe italienne de football célébrant un but en Coupe du monde » (anecdote relevée dans l’édition du Monde du 17 février 2007). Moins « d’embrassades » devant l’Olympia mardi soir (je me demande bien pourquoi ?) mais beaucoup de messieurs, et de dames de bon goût, venus applaudir le fameux spectacle donné en hommage à Judy Garland, spectacle reprenant l’intégralité du concert Judy at Carnegie Hall donné le 23 avril 1961 par la dame et immortalisé depuis par l’un des plus fameux disque live de la variété américaine.
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Accompagné d’un grand orchestre composé de 40 musiciens, le chanteur New Yorkais (un peu souffrant, mais avec juste ce qu'il faut d’esprit, d’humour, et de voix - même si en deçà !) est venu présenter à Paris, après New York et Londres, « le truc Judy » comme il l’appelle lui-même, ce projet qui a vu le jour suite au traumatisme du 11 septembre 2001 et à ses dérapages « Bushiens », au moment où cet extraordinaire baryton qu’est Wainwright a eu envie de ressusciter « des chansons qui montraient à quel point l’Amérique pouvait aussi être synonyme d’espoir et d’optimisme ».
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De l’optimisme, ce n’est pas ce qui manque à cet artiste, fier représentant de la communauté gay, qui se fait agresser par un homme dans un bar, alors qu’il a tout juste 14 ans. Préférant la musique à toute autre psychothérapie, il enregistre ses premières démos qui lui permettront de signer directement chez Dreamworks puis de sortir son premier album éponyme pour lequel le magazine Rolling Stone le consacre « meilleur artiste de l'année », fait rarissime pour un auteur-compositeur-interprète débutant. Après une tournée en compagnie de Sean Lennon en 1998, il compose son deuxième opus Poses qui est un véritable succès outre-atlantique. La tournée qui s’ensuit marque le début d’une descente aux enfers qui le voit enchaîner les excès en tous genres. Accro au crystal, il suit les conseils de Sir Elton John et entre en cure. A sa sortie, il se remet au travail, signe le fabuleux diptyque Want (dont je vous ai déjà parlé ici), puis de nombreuses chansons pour des bandes originales de film, dont Moulin Rouge, Brockeback Mountain …
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Son futur album, Release the Stars, qu’il produira intégralement (avec la complicité de Neil - Pet Shop Boys - Tennant et Marius - Bjork - De Vries), est attendu pour mai prochain.
2007 année Wainwright ?

mercredi 21 février 2007

A PETITS PAS

... c'est le nom du nouveau blog de ma copine Yo (vive Lescure), dont l'axe principal se situerait plutôt vers les thèmes d'actualité, de société, de politique, etc ... Un blog informatif qui ose les partis pris, qui n'hésite pas à donner son avis, bref un excellent complément à Ypage (à moins que ce ne soit l'inverse). Bravo Yo !
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(cliquez sur le titre du post pour y accéder)

mardi 20 février 2007

AaRON

Certainement la meilleure surprise musicale de ce début d’année ! Après le succès du single U-Turn (Lili), extrait de la bande originale du film Je vais bien ne t’en fais pas et surtout morceau français le plus téléchargé fin 2006, voici qu’arrive enfin le premier album du duo composé de Simon Buret, au chant, et d’Olivier Coursier, aux instruments et aux arrangements.
image Album crépusculaire et intimiste mais simple et accessible, Artificial Animals Riding On Nerverland n’est ni plus ni moins qu’un condensé de somptueuses mélodies assez dépouillées parfois boostées d’électronique (pas très loin d’Archive), sublimées par l’intensité d’une voix oscillant entre celle, mélancolique, d’un Peter Gabriel dans les parties les plus rythmées, et celle, chaleureuse et sensible, d’un Chris Martin (Coldplay) dans les passages les plus nuancés.
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Si l’ensemble des 13 compositions reste un tantinet trop homogène et donne à ce premier opus l’aspect parfois lissé d’un projet trop « canalisé », d’un résultat trop abouti, sans prise de risque, il n’en reste pas moins qu’Aaron nous livre ici un petit trésor de délicatesse rare, de celle que l’on entend pas si souvent. On en redemande !

lundi 19 février 2007

PETITES FOLIES

Botaniste, chercheur au CNRS, Patrick Blanc est l’inventeur du Mur végétal. Artistiquement reconnu grâce aux nombreux murs qu’il a réalisé à travers le monde, dont le dernier au Musée du Quai Branly, Patrick Blanc est avant tout un scientifique, consacrant l’essentiel de son temps à l’observation de la flore dans les sous-bois tropicaux.
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A l’espace EDF – Electra, où il expose jusqu’au 18 mars prochain ses Folies Végétales, il s’inspire comme toujours des exemples observés dans la nature, l’entrée des grottes par exemple, et propose tout d’abord un plafond végétal composé de 1000 plantes et de 20 espèces différentes, occupant l’espace principal de son exposition.
image Suivent 5 autres installations réalisées avec la complicité du designer Alexis Tricoire ainsi qu’une galerie de photographies, à travers lesquelles Patrick Blanc témoigne de l’extraordinaire faculté d'adaptation des plantes aux milieux extrêmes.
image Malheureusement, malgré une volonté certaine d’expérimenter et de présenter l’art sous ses formes les plus diverses, l’espace Electra n’est, à raison, pas réputé pour la grandeur de ses salles d’expositions. Du coup, le propos de l'artiste s’en trouve extrêmement réduit, restreint comme il est à des espaces étouffants qui, s’ils correspondent peut-être aux milieux explorés habituellement par le chercheur, le botaniste, n’approchent qu’en de rares occasions (éventuellement celle où vous êtes seul dans une salle) la dimension contemplative à laquelle le public intéressé est censé aspirer. Dommage …
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dimanche 18 février 2007

EMOTION PURE

Si, à la vision de sa bande annonce, on se laisse berner par le très aguicheur (je vous le disais précédemment) Good German, il n’en va pas de même durant sa projection, car force est de constater que Soderberg s’est encore pris les pieds dans une fausse bonne idée. Si l’image léchée, superbe, style noir et blanc très contrasté des années 40, envoûte au cours des premières minutes, le scénario vaseux, la lenteur de l’intrigue et le jeu parodique de Clooney, Blanchett et consort, lasse et navre rapidement, jusqu’à obtention du résultat non souhaité : départ précipité au bout de ¾ d’heure …
image Chiant, décevant, mais pas grave ! C'est, en effet, un sacré petit bout de femme, ou plutôt un tout petit bout de sacré femme, qui m’aura procuré, dès la veille, ma dose d’émotion cinématographique de la semaine.
Qu’est-ce qu’une légende ? Qu’est-ce qui permet à une jeune fille née dans la misère de se sortir du sordide Paris d’après-guerre pour atteindre les sommets de la gloire internationale ?
image La Môme retrace l’histoire d’une très grande dame : sa foi, sa souffrance, sa passion et l’amour, maudit, qui sera presque toujours le sujet principal de son répertoire à succès.
De la naissance d’Edith Gassion, en 1915, à la mort d’Edith Piaf, en 1963, le scénario d’Olivier Dahan s’articule autour de différents évènements dramatiques ou heureux, oubliant l’ordre chronologique de l’histoire en privilégiant la tension provoquée par un montage déconstruit façon « puzzle », excellente idée du réalisateur qui lui permet ainsi d’éviter la narration plate façon biographies à l’américaine style Ray Charles ou Johnny Cash.
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Transportant le spectateur dans un Paris plus imaginaire que réel, où le regard sensible de l'auteur l’emporte sur la reconstitution académique (magnifique photographie de Tetsuo Nagata), Dahan gère l’émotion, évite le sentimentalisme facile et le mélo racoleur, aidé en cela (et entre autre) par Marion Cotillard, dont l’incroyable transformation, l’évidente implication, transcende le personnage de la Môme et l’habite comme rarement dans le cinéma français.
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Aussi fascinante que celle dont elle permet de découvrir un peu plus la vie, les joies, les drames, Cotillard, merveilleusement secondée par des actrices et des acteurs à leur meilleur niveau (de Clotilde Courau, en mère indigne, à l’inconnu Jean-Pierre Martins dans le rôle de Cerdan, en passant par Depardieu, crédible, ou Pascal Greggory, très sobre), pleure son mal, donne ses tripes, se laisse submerger par les fantômes d’une Piaf dont on découvre avec ce film les aspects les plus méconnus. Un écrin d’émotion à l’état pur et un beau moment de cinéma …
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samedi 17 février 2007

PAS MON GENRE

N’en déplaise à mes détracteurs (si si, j’en connais qui me font des remarques désobligeantes certains matins), je ne me suis pas encore jeté à corps perdu sur le dernier Lynch (3 heures avec la gueule de Laura Dern en DV gonflé 35mm pour ressortir aussi con qu’avant, ça demande réflexion) ni sur le Soderberg, beaucoup plus aguicheur (qui n’était pas encore sorti, je dois bien l’avouer). La vie des autres aurait été le choix idéal, mais franchement, un lundi soir … J’optais donc pour le registre de la comédie (ben oui une semaine à tenir quand même). Si je devais trouver une excuse pour ce choix moyennement inspiré, je pourrais vous dire que La nuit au musée se passe dans un … musée (mais oui, c’est bien !!!) et que par conséquent je ne pouvais pas laisser passer une occasion de m’instruire sur la manière dont on conçoit la culture « muséale » chez ces grands enfants très suffisants qui font des films à gros budgets avec des dinosaures numériques plein les écrans. Mais d’abord, ce n’est pas une bonne excuse et ensuite, j’ai pas d’excuse à vous donner, je fais « ce-que-je-veux ».
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Adapté d’un livre pour enfants de l’auteur croate Milan Trenc (et toc ! je suis certain que ça vous en bouche un coin !!!), cette - toute - petite rigolade raconte l’histoire de Larry (Ben Stiller sur les traces de Jim Carrey), tout nouveau gardien d’un museum d’histoire naturelle, qui découvre à ses frais qu’une fois la nuit tombée toutes les expositions prennent vie : soldats romains et cow-boys miniatures, Attila et ses Huns, Théodore Roosevelt sur son cheval … sans compter l’immense squelette du tyrannosaure, pièce maîtresse de l’exposition, et meilleur effet spécial du film.
image Bon alors, franchement, en dehors du fait que, pris d’une extraordinaire crise de fou-rire à en pleurer, du début à la (presque) fin, parce que j’ai eu l’énoooorme chance d’avoir pour voisin un « pauvre » monsieur qui exprimait son enthousiasme d’une manière très personnelle et assez décalée, je n’ai jamais vraiment eu l’opportunité, contrairement à lui, de saisir la finesse supposée des gags limités du scénario. Finalement c’est peut-être mieux ainsi, j’aurai risqué de vous dire du mal du film qui a obtenu le meilleur score du box office américain pendant la période de Noël. Et vous me connaissez assez pour savoir que … c’est pas mon genre !

mercredi 14 février 2007

SAINT VALENTINE DAY

... jour parfait pour un hommage discret à tous les "cowboys urbains", ceux qui rêvent de s'endormir un jour sur l'herbe tendre des hauts alpages de Brokeback Mountain.

mardi 13 février 2007

GRACE KELLY

C'est le titre d'une des petites merveilles pop dont regorge le premier album du 'sieur Mika, dont je vous parlais ici même ce week-end.
Impossible de ne pas avoir la pêche en écoutant ça !
Alors ... on va danser ?

lundi 12 février 2007

PATMAN A TOKYO

Le Palais de Tokyo accueille depuis le 1er février et jusqu’au 6 mai prochain (ça laisse le temps de s’organiser pour y faire une petite visite) l’artiste Michel Blazy, qui propose aux visiteurs un « laboratoire permanent » dans lequel il a installé ses expériences organiques.
image Manipulant les matières en prenant soin de laisser le temps agir à sa guise, suscitant ça et là germinations, dessiccations, altérations, moisissures et pourrissement, dégradations et dégénérescences, voulues ou accidentelles, Blazy travaille le vivant puis laisse « faire son œuvre ».
image Ainsi, une araignée en purée de légumes, des peaux de bêtes en crème dessert, chocolat ou caramel, des roses en bacon, un champignon atomique en vermicelles de soja (le Patman du titre), quelques poubelles/fontaines de mousse, une cohorte de chocopoules et le squelette d'un ver en croquettes pour chat abandonné dans un champs de flocons de pommes de terre … se côtoient en un étrange bestiaire inquiétant et fragile, comme dans un immense cabinet de curiosités incontrôlables. Drôle et stimulant …

samedi 10 février 2007

UN AIR DANS LA TETE

Allez hop ! Comme ça fait un petit moment que je ne vous ai plus parlé zique, et que vous êtes certainement en manque (hum ) on va se faire une petite récap’ sur « l’actu du moment » (ouais, je sais, ça fait jeune, en forme, tout ça …). Et de quoi se compose-t-elle donc « l’actu du moment » dont je vais vous parler today ? Dans l’ordre : une chanteuse de variété française, un jeune libanais/londonien qui fait du revival et surtout, surtout … bon ben vous n’avez qu’à lire « et pi c’est tout » …
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La première nous livre ce qui doit être son cinquième opus studio, Totem, que l’on n’attendait guère avec impatience vu que celui de 2004, Rodéo, était plutôt, qualitativement parlant, une demi-réussite. Zazie, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, nous revient donc avec un album musicalement plus abouti, beaucoup moins electro que ses deux prédécesseurs (ouf), et textuellement plus travaillé. Moins de chansons « bouche-trou » donc (la dame avait l’insupportable habitude de bâcler une chanson sur trois).
image Cette fois, les nappes synthétiques, habituellement navrantes, disparaissent pour laisser la place à un habillage plus instrumentalisé (piano doux et guitares tendres sur balades désenchantées, tentatives « rock » sur rythmes plus enjoués), qui s’approche enfin de la maturité musicale qu’on attend légitimement de la part d’une artiste apparue presque deux décennies plus tôt.
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Si l’on n’échappe malheureusement pas à l’incontournable single (Des rails, ni meilleur ni moins bon que les précédents, le pire ayant été atteint avec Rue de la paix, puis Adam et Yves), on trouve quelques morceaux d’assez bon augure qui chavirent aussitôt qu’on se laisse embarquer par la voix de plus en plus rocailleuse de la chanteuse, également auteur, mais pas tout à fait compositeur.
image Duo (avec l’italien Paolo Nutini) et Ça en font partie, et même s’il est regrettable de trouver encore des titres aux accords faciles et aux textes décidément démagos (ados ?) ce serait faire la fine bouche que de bouder cette tentative de retour vers une variété/pop française de meilleure qualité … bon ok, Zazie est sympa et je suis TRES gentil !
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De l’autre côté de la manche nous arrive un petit nouveau assumant le ridicule sobriquet de Mika (sans « l » donc) qui vient nous rafraîchir les idées (la formule n’est pas de moi ;-)) avec ce que l’on pourrait appeler un « album patchwork ». Parce qu’alors là, attention les références, enfin … la copie, enfin … je veux dire … bon … entendons-nous bien, Mika n’a rien inventé, c’est le moins qu’on puisse dire !
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Des Scissor Sisters (eux-mêmes gros pompeurs doués) à Freddy Mercury, en passant par Georges Michael, Robbie Williams (s’il avait réussi à faire un bon album ces dernières années) et j’en passe, Life in Cartoon Motion enchaîne les ENORMES clin d’œil musicaux et stylistiques sans complexe, sans doute, comme si son auteur se baladait dans les époques avec une sérénité désarmante.
Extrêmement enjôleur, totalement décontracté et assez doué, Mika use de l’instrument qu’il maîtrise le mieux, sa voix, pour nous avoir « à l’épate », avec l’absolue aisance de celui qui sait qu’il a tous les atouts en poche. Et c’est peut-être là que le bas blesse. Car le jeune homme oubli que même fort bien nanti (mais oui, je sais, ça vous fait ricaner toutes ces allusions) il n’est pas le premier à nous (re)faire ça avec le succès que l’on connaît : les Scissor Sisters (encore), puisque c’est ici la référence la plus évidente, nous ont déjà servi e-x-a-c-t-e-m-e-n-t la même recette, note pour note, il y a quelques mois seulement.
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Alors Mika, on aime ou pas ? Bah … il faut reconnaître que le « petit » a du style, de la gouaille, et que donner envie de chantonner « big girl you are beautiful» (ben oui !) en dodelinant de la tête et en balançant le popotin n’est pas donné à tout le monde … alors Relax (baby), take it easy !
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Maintenant attention, je m’apprête à vous parler d’un petit trésor qui pourrait bien être l’unique et indispensable achat à effectuer ces prochaines semaines … que dis-je, ces prochains mois !
Complètement planant, cet écrin de ballades délicates, qui vous portent au fil d’un fabuleux voyage planétaire est signé … le meilleur groupe français du monde.
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Le duo versaillais nous revient donc avec sa symphonie de poche, sa symphonie pour poches, à emporter partout avec, sur soi, et surtout à écouter sans modération. Accompagnés dans leur projet par leurs comparses du moment, Jarvis Cooker et Neil Hannon, n’hésitant plus à donner de la voix eux-même lorsqu’il s’agit d’épicer quelques accords glacés de sensualité plus féminine (la déjà très bonne idée du Talkie Walkie précédent), Jean-Benoit Dunkel et Nicolas Godin se sont encore une fois octroyés les services de l’excellent Nigel Godrich à la production de ce qui semble être l’album le plus abouti de leur carrière.
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A la fois simple et extrêmement riche, évident dès les premières notes mais assez complexe pour ne se dévoiler qu’au fil d’écoutes répétées en milieux variés, hostiles ou feutrés, Pocket Symphony subit les influences directes d’un Philip Glass (pour ne citer que le meilleur) tout en se permettant l’audace d’y mêler par exemple celles, plus populaires, de la musique tradi-folk américaine (dont les compères sont, on le sait depuis Moon Safari, très friands).
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Mais l’hommage le plus évidents de l’album c’est celui fait aux travers d’instruments et d’ambiances tout en réserve, tout en apesanteur, au pays du soleil couchant. Continuant leur exploration personnelle des atmosphères nippones déjà entamée sur le magnifique Alone in Kyoto (leur « cadeau » à Sofia Coppola pour son film Lost in Translation), AIR nous emporte loin, très loin dans un univers musical plus sensitif que jamais au travers d’une délicate palette des sens et des saveurs à consommer … sans modération !
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vendredi 9 février 2007

BEJART ROYAL

Attention, évènement : en l'honneur des 80 ans de Maurice Béjart, les façades du Palais-Royal prennent vie et s'illuminent ! Du vendredi 9 février au dimanche 11 février, de 18h à 22h en accès libre, mise en images des façades du Palais-Royal conçue par Antoine Manichon avec les photographies de Colette Masson (agence Roger Viollet) sur une musique spécialement créée par Pierre Henry ... ça vous donne pas un peu envie d'aller braver la pluie ?
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