mardi 30 janvier 2007

LES GEISHAS DIOR

Véritable hommage à Puccini et à Madame Butterfly, la collection que John Galliano vient de signer pour la maison Dior sonne l'apothéose du créateur. Inspiré par un voyage de recherche au japon, Galliano s'est nourri des traditions asiatiques qu'il a ensuite mixé à la culture de la mode occidentale. Résultat : geishas, orchidées, origamis, opéra ... Magnifique, assurément !
« … Les ateliers de Christian Dior sont au point d’excellence où ils étaient dans les années 50, lorsqu’ils produisaient ces mêmes robes de bal exubérantes, volumineuses mais si légères. Leur virtuosité explose sur les pliages qui ornent les bustes ou sur la construction des silhouettes, évoquant la maestria d’un Christian Dior, d’un Paul Poiret, d’un Pierre Cardin ou d’un Christobal Balenciaga. Mais il revient à John Galliano seul de savoir caler un orange strident sur un vert épouvantable et produire ainsi la plus belle des symphonies. Comme Cézanne prolongeant la leçon de Daumier, Galliano signe son époque … » dixit Colin McDowell pour Vogue. Et c’est si bien dit ...
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lundi 29 janvier 2007

LITTLE CHILDREN

Brad Adamson (Patrick Wilson, touchant) est un père au foyer du style « pas très épanoui ». Sarah Pierce (Kate Winslet, superbe) est une mère paumée du genre « assez effacée ». Un parc pour enfants, une balançoire … c’est la rencontre ! Au cours de leur aventure adultère et passionnelle, ils croisent la route de Ronnie, quadragénaire exhibitionniste tout juste sorti de prison qui vit chez sa mère.
image Adaptation libre du roman Les enfants de chœur de Tom Perrota, Little Children est avant tout et surtout une fable moderne sur les rapports humains. Des personnages fragiles et fascinants de vérité, de sincérité, s’aiment, se détestent, se côtoient, s’ignorent … Le scénario, parfait ou presque (cette fin, quel dommage !) implique le spectateur autant que les personnages (tous magnifiques) et soulèvent de vrais questions. Par delà une mise en scène exemplaire, extrêmement bien rythmée, Todd Field, le réalisateur, nous questionne sur l’idée que l'on se fait du bien, du mal, sur ce que la société attend de nous, sur ce que l’on désire réellement. La quête du bonheur est-elle si essentielle qu’elle doive primer sur tout le reste ?
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Film pudique sur la perte de repères, les certitudes, les idéaux, l’amour, le couple, mais aussi sur la vie en communauté, la rumeur et l’hypocrisie, Little Children nous replace face à nos convictions personnelles quitte à les faire littéralement voler en éclat. Même si la morale vient malheureusement (encore une fois dans un très bon film indépendant américain) reprendre le dessus d’une histoire dont l’intérêt tient justement à l’absence et à l’impossibilité de jugement, il ne faut pas passer à côté de cette incroyable démonstration de sensibilité, délicate et intelligente.
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vendredi 26 janvier 2007

PEPLUM

La bataille des Thermopyles est l'un des plus célèbres faits d'armes de l'histoire antique. Le roi grec Léonidas et ses 300 soldats y furent massacrés par les Perses. Selon la légende, leur courage et leur sacrifice encouragèrent le peuple grec à s'unir contre les armées perses et à fonder la démocratie.
image 300, réalisé par Zack Snyder, est l’adaptation très fidèle de la bande dessinée que le Maître Frank Miller a créé à partir de cette légende. Laissant de côté, et apparemment loin derrière, les blockbusters kitsch à « l’hollywoodienne » (Gladiator, Troie et consort), Snyder s’appuie sur un parti pris esthétique très fort, visuellement proche de l’héroic fantasy, en privilégiant l’extrême violence et la tension sexuelle de la période dont il s’empare.
image Le péplum du nouveau siècle aurait-il enfin trouvé SON film culte ? Réponse le 21 mars prochain …

DESPERATE PICTURE

Et après ça n'allez pas dire que je ne pense qu'à moi, "pauvre bougre" qui ne comprend toujours pas l'attrait qu'exerce sur vous cette étrange série. Enfin, cette fois, je suis à peu près certain de faire quelques heureux ! N'est-ce pas "les filles" ?
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mercredi 24 janvier 2007

POLIMERDE

Grâce au Politest (!), vous allez pouvoir déterminer si vous vous situez à gauche ou à droite, ainsi que le (ou les) parti(s) politique(s) dont vous êtes le plus proche. Pour cela, vous allez devoir vous positionner sur douze thèmes (les impôts, la mondialisation, l'homosexualité, ou encore la lutte contre la délinquance ...) en choisissant, parmi plusieurs propositions (entre 3 et 5 selon les thèmes), celle qui correspond le mieux à ce que vous pensez. Attention : vous ne pourrez choisir qu'une seule proposition à chaque fois.
Bon voilà, je vous explique : en ces temps de « campagne électorale » (ah bon ? ben oui, je suis comme vous, j’ai du mal à y croire mais c’est comme ça …) alors que nous attendons toujours l’ombre d’un programme manifeste (ah oui, un programme ?! Pourquoi pas …), j’ai donc découvert ce site (dont le nom est aussi mauvais que l’argument ci-dessus proposé) qui, comme vous pouvez le lire, est capable de vous donner les grandes (très grandes) lignes de votre orientation/détermination politique.
Si les thèmes abordés par le test sont ceux, récurrents, dont on nous rabâche les oreilles (j’écoute France Inter, excusez du peu) à longueur de temps, les 12 questions qui en découlent sont inintelligibles (inin…quoi ?) et faussement révélatrices des véritables tendances ou, plus grave, enjeux supposés …

En ce qui me concerne, je viens donc d’apprendre que :
1/ je me situe plutôt à gauche (eh ben, j’en suis tout ému !),
2/ aucun parti ne correspond véritablement à mes opinions (ouh la, suis mal barré dis donc),
3/ mais qu’éventuellement le parti dont je suis le plus proche serait (tenez-vous bien, ça vaut son pesant d’or) … l’UDF !!!!! (mort de rire, quoi que …),
4/ à moins qu’il ne s’agisse du parti socialiste, même si je ne partage pas toujours les mêmes opinions sur le rôle de l'Etat dans le domaine économique ou social (oui enfin, c’est con quand même … j’ai l’air de quoi moi maintenant ???) …

Bête et préoccupant !

mardi 23 janvier 2007

HOLLYWOOD DREAMS

Si vous avez raté Le prestige, l’excellent film de Christopher Nolan sur le combat mortel que se livrent deux magiciens dans l’Angleterre victorienne et dont je vous avais déjà parlé ici même dans un précédent article, ne comptez pas vous rattraper avec L’illusionniste, semi-navet plutôt mou à l’intrigue convenue et éventée dès la première partie. Un conseil, passez votre chemin … En revanche, dans un tout autre registre, je ne saurais trop vous conseiller la bonne surprise de ce mois de janvier, qui a pour titre Hollywoodland (nom original inscrit sur la célèbre colline ensuite réduit à " Hollywood " afin de correspondre à la nouvelle image de la ville, alors en plein changement).
Le pitch ? Engagé par la mère du défunt Georges Reeves, héros du feuilleton télévisé Les Aventures de Superman, le détective Louis Simo enquête sur la mort de l’acteur abattu d'une balle dans la tête le 16 juin 1959 dans sa maison des collines de Hollywood. Si la liaison torride entre Reeves et Toni, l'épouse d'Eddie Mannix n°2 de la MGM, est peut-être la clé du meurtre, l'affaire implique beaucoup de monde et Simo n'en sortira pas indemne ...
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Histoire forte, scénario intelligent, Hollywoodland raconte avant tout le parcours de deux hommes qui rêvaient tous deux d’être quelqu’un d’autre. Leurs vies s’entremêlent. D’un petit boulot rentable, l’enquête permet à Simo de s’attacher à Reeves et finalement de se passionner pour cette histoire qui lui permettra de prendre du recul sur son propre destin. Il réalise ainsi qu'on n'est pas toujours complètement responsable de ses malheurs (Reeves, acteur vulnérable, charmant et attachant, souffrait d'être perçu non pas comme l'acteur sérieux qu'il souhaitait être, mais seulement comme " ce type qui joue Superman ").
image Le réalisateur Allan Coulter profite de cette période essentielle au cours de laquelle, aux Etats-Unis, la télévision prend le pas sur le cinéma, pour assombrir l’aura de glamour et de luxe soigneusement entretenue par les studios et en écorner le vernis. Concernant les choix esthétiques qui l’ont guidés pour reproduire le Hollywood de l’époque il explique : « Reeves est devenu adulte dans un Hollywood où primait le sens de l'élégance. Les gens étaient assez formels, ils avaient une certaine dignité dans le maintien. Le jazz prédomine, on en joue dans les clubs et les restaurants. Sa vie se déroule dans un silence relatif, on y perçoit juste le bruit léger des vagues de l'océan, interrompu au loin par le son d'un orchestre. Dans le Hollywood de Simo, on passe à l'ère du rock, des tourne-disques et des juke-boxes. La vie du détective se déroule au milieu d'une cacophonie incessante. Jonathan Freeman, le directeur de la photo, a scindé les deux époques pour leur donner deux styles visuels différents. Sa caméra est plus sobre et retenue quand elle montre le Hollywood de Reeves, alors que pour le Hollywood de Simo, les couleurs ont l'air d'avoir été délavées par le soleil de Californie. Les mouvements de la caméra sont alors plus instables. »
image Ben Affleck, sacré meilleur acteur au 63ème Festival International du Cinéma de Venise 2006, pour sa prestation dans le rôle de Georges Reeves, s’est totalement investi dans le portrait qu’il voulait donner de l’acteur, par respect et parce qu’il voulait lui rendre justice. Il est tout simplement excellent, comme le sont également ses deux partenaires Diane Lane, dans un registre de femme forte, qui n’a pas froid aux yeux, mais qui se laisse guider par ses émotions malgré elle, et Adrian Brody, dans le rôle d’un homme qui va apprendre à ne plus bluffer pour se concentrer sur l’essentiel.
image Même si le film est censé restituer le respect que méritait Georges Reeves, on peut dire qu’il associe avant tout deux éléments contradictoires : le goût de la nostalgie et le besoin de vivre dans le présent. Tout le monde peut s'identifier à Reeves, à ses rêves de célébrité, ou à Simo, à son désir d'être utile. D'une certaine façon, tout le monde vit à Hollywoodland.

dimanche 21 janvier 2007

ARCHITECTURE OF DENSITY

Michael Wolf est né à Munich. Etudiant à l'université de Berkley puis à celle d'Essen, en Allemagne, il a ensuite vécu et travaillé en tant que photographe et journaliste pendant 10 ans en Chine, où, parallèlement à son travail pour des magazines internationaux, il publie trois livres sur ce pays qui le fascine. Sa dernière exposition, Architecture of Density, dont sont extraites les photographies présentées ici, porte sur l'identité culturelle de la ville de Hong Kong ...
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