dimanche 18 février 2007

EMOTION PURE

Si, à la vision de sa bande annonce, on se laisse berner par le très aguicheur (je vous le disais précédemment) Good German, il n’en va pas de même durant sa projection, car force est de constater que Soderberg s’est encore pris les pieds dans une fausse bonne idée. Si l’image léchée, superbe, style noir et blanc très contrasté des années 40, envoûte au cours des premières minutes, le scénario vaseux, la lenteur de l’intrigue et le jeu parodique de Clooney, Blanchett et consort, lasse et navre rapidement, jusqu’à obtention du résultat non souhaité : départ précipité au bout de ¾ d’heure …
image Chiant, décevant, mais pas grave ! C'est, en effet, un sacré petit bout de femme, ou plutôt un tout petit bout de sacré femme, qui m’aura procuré, dès la veille, ma dose d’émotion cinématographique de la semaine.
Qu’est-ce qu’une légende ? Qu’est-ce qui permet à une jeune fille née dans la misère de se sortir du sordide Paris d’après-guerre pour atteindre les sommets de la gloire internationale ?
image La Môme retrace l’histoire d’une très grande dame : sa foi, sa souffrance, sa passion et l’amour, maudit, qui sera presque toujours le sujet principal de son répertoire à succès.
De la naissance d’Edith Gassion, en 1915, à la mort d’Edith Piaf, en 1963, le scénario d’Olivier Dahan s’articule autour de différents évènements dramatiques ou heureux, oubliant l’ordre chronologique de l’histoire en privilégiant la tension provoquée par un montage déconstruit façon « puzzle », excellente idée du réalisateur qui lui permet ainsi d’éviter la narration plate façon biographies à l’américaine style Ray Charles ou Johnny Cash.
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Transportant le spectateur dans un Paris plus imaginaire que réel, où le regard sensible de l'auteur l’emporte sur la reconstitution académique (magnifique photographie de Tetsuo Nagata), Dahan gère l’émotion, évite le sentimentalisme facile et le mélo racoleur, aidé en cela (et entre autre) par Marion Cotillard, dont l’incroyable transformation, l’évidente implication, transcende le personnage de la Môme et l’habite comme rarement dans le cinéma français.
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Aussi fascinante que celle dont elle permet de découvrir un peu plus la vie, les joies, les drames, Cotillard, merveilleusement secondée par des actrices et des acteurs à leur meilleur niveau (de Clotilde Courau, en mère indigne, à l’inconnu Jean-Pierre Martins dans le rôle de Cerdan, en passant par Depardieu, crédible, ou Pascal Greggory, très sobre), pleure son mal, donne ses tripes, se laisse submerger par les fantômes d’une Piaf dont on découvre avec ce film les aspects les plus méconnus. Un écrin d’émotion à l’état pur et un beau moment de cinéma …
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5 commentaires:

Anonyme a dit…

une talentueuse comedienne qui joue une fabuleuse petite femme interprete a travers un oeil sensible et intelligent: boulversant de réussite

rupert a dit…

farpaitement !

Anonyme a dit…

On nous a tellement "bassiné" avec ce film avant sa sortie que j'avais décidé de m'abstenir mais comme steph et toi êtes d'accord pour dire que c'est une réussite je vais y aller...cependant je vais attendre un peu... histoire d'éviter tous les fans de Piaf qui ne peuvent s'empêcher de faire des commentaires se croyant toujours devant la télé dans leur salon...expérience vécue par des amis...

rupert a dit…

... comme je te comprends ! et encore, tu as de la chance s'ils n'ont pas acheté de quoi prendre 5 kilos en deux heures de film juste avant d'entrer dans la salle ... par pour les kilos, mais pour le bruit des sacs et celui des machoires !!!

Anonyme a dit…

suis d'accord sur tout vonvon.
parti à reculons with my boy friend, sommes rentrés ébahis. et en plus on n'a pas eu les commentaires, ni la biére, ni le pop corn (la banlieue parfois ça a du bon).