lundi 5 février 2007

BOBBY Vs ROCKY

Los Angeles, le 4 juin 68 : à l'Hôtel Ambassador de L.A., on se prépare à accueillir Robert F. Kennedy dit Bobby, emblème charismatique du parti Démocrate et candidat à la Maison Blanche, dans l'attente de sa probable victoire à la cinquième des six élections primaires. Durant les quelques heures précédent son assassinat, va se jouer le destin d'une vingtaine de personnages …
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Emilio Estevez, plus souvent acteur que réalisateur, se risque au film « chorale », exercice casse-gueule par excellence avec, le discours est on ne peut plus clair, toutes les meilleures intentions du monde : un véritable brûlot anti-républicain et surtout anti-Bush à travers le parallèle Vietnam/Irak. C’est certainement ce qui a attiré sur le projet (comme le fait qu’il soit en plus le fiston de son papa, l’acteur Martin - Apocalypse Now - Sheen) nombre de stars du calibre d’Anthony Hopkins, Sharon Stone, Helen Hunt, Demi Moore, Elijah Wood, William H. Macy, Laurence Fishburne ou même Harry Belafonte. Malheureusement, même sincère (naïf ?) Estevez n’est pas Paul Thomas Anderson (Magnolia … vous vous rappelez ?) et ne reste de son « tour de force » que des numéros d’acteurs, bons élèves, qui s’enchainent les uns derrière les autres (Stone coiffant Moore, Hopkins et Bellafonte jouant aux échecs …), sans intensité, sans passion, sans force dramatique. Ajoutez à cela une fin particulièrement appuyée, insupportable de longueur, qui atténue voire efface totalement le véritable propos (politique celui-là) du film et vous comprendrez combien le meilleur casting et la meilleure idée du monde ne peuvent rien contre l'absence de talent …
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A contrario, la plus mauvaise idée du monde (le re-re-re-retour d’un « héros » complètement has been), agrémentée d’un casting « discret » (et c’est peu dire), peut se révéler extrêmement gratifiante lorsqu’elle est prise en charge par un réalisateur conscient de ses limites ! Avec peu de personnages, une intrigue simple mais pas simpliste et un discours plutôt moins con que d’habitude, Stallone met en scène son dernier combat, nostalgique et touchant, et profite de l’occasion pour livrer une réflexion sincère et intelligente sur le temps qui passe. Ultime retour mélancolique pour Rocky Balboa, dans lequel l’acteur, également réalisateur, a surtout l'intelligence de se filmer tel qu’il est, sans tricher sur son âge, ni sur le sentiment perceptible d'un gâchis trop prolongé … et croyez-moi, il sait de quoi il parle !
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